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RAWN'S COMMENTAIRE  SUR
LA  CLEF  DE  LA  VÉRITABLE  KABBALE

Version originale © 2002 par Rawn Clark
Version Française © 2003 par Josuah Hutchinson


INTRODUCTION (du commentateur)

Ecrire ce commentaire du troisième livre de Franz Bardon, " La Clef de la véritable Kabbale " (CVK), a constitué une sorte de dilemme. Dans le passé, j'ai été très réticent à discuter ouvertement de la pratique effective de cet Art. A mon sens, la Kabbale est une chose extrêmement sacrée et je suis peiné de la voir à ce point mal comprise et ses concepts détournés. C'est pourquoi j'avais toujours refusé d'en dire trop, de crainte de donner prise à ce genre de manque de respect, sous-jacent où que ce soit.

Jusqu'à présent, bien des gens m'ont demandé, assez sincèrement et avec respect, des éclaircissements ou au moins quelques pistes menant à une meilleure compréhension. C'est la raison pour laquelle j'étais déchiré entre, d'une part, le désir de rendre service à l'élève sincère, et, d'autre part, la conservation de cette tradition sacrée.

Au cours des diverses occasions où j'ai pu écrire sur la Kabbale, mes réflexions ont rencontré d'intéressantes variétés de réactions. Pour certains, mes idées étaient trop radicales, en particulier en ce qui concernait le genre de Kabbale occidentale impénétrable rendue célèbre par l'Aube dorée et ses semblables. La raison de cet inconfort vient de ce que je parle ouvertement de la différence entre la compréhension occidentale de la Kabbale et la tradition juive originelle, et cela est bien souvent perçu comme une critique et un affront personnel. En d'autres termes, pour la plupart des tenants occidentaux de la Kabbale impénétrable, je suis trop juif dans mon approche. Et malheureusement, pour la plupart des kabbalistes juifs, je suis trop occidental dans mon approche ! ;-)

J'admets que mon interprétation de la Kabbale n'est ni strictement juive ni strictement chrétienne. En fait, mon étude de la Kabbale n'a été dirigée par aucune perspective religieuse spécifique - je ne suis ni juif ni chrétien. Je suis un Hermétiste, d'un côté comme de l'autre, et mon analyse, de ce fait, n'est pas gênée par un quelconque dogme religieux. Je concède que mon analyse manque aussi, à cause de cela, de quelque chose que quelqu'un qui a été élevé dans le judaïsme peut atteindre avec la Kabbale juive, mais de la même façon, elle comble ce manque, point par point, par le fait que je suis capable, par conséquent, d'appréhender librement la kabbale depuis toute une variété de perspectives différentes.

Bien que mon étude de la Kabbale ne soit pas religieuse, cet Art n'en est pas moins sacré pour moi et je n'en protège pas moins jalousement sa vérité essentielle qu'un rabbin qui a passé sa vie immergé dans cette étude. Avec tous ces éléments à l'esprit, j'ai saisi à bras-le-corps l'idée d'écrire un commentaire sur la CVK de Bardon. Devais-je dire tout ce que j'avais envie de dire ou, au contraire, devais-je augmenter la confusion et ainsi protéger ces mystères sacrés de ceux qui ne les verraient que comme des amusements futiles ? A la recherche d'un conseil avisé à ce sujet, j'ai conféré avec mon guide intérieur et demandé son avis à l'esprit de Franz Bardon. A la suite de cette expérience, j'ai reçu l'autorisation très claire d'emprunter la voie médiane. C'est-à-dire que je dirai ce que j'ai envie de dire, mais que je laisserai aussi certaines choses dans l'ombre, qu'il est vraiment de la responsabilité des mages de découvrir par eux-mêmes. Ainsi que Bardon l'a fait remarquer, rien de ce que l'on peut dire ou écrire sur la kabbale n'aura de sens pour quelqu'un qui n'est pas préparé à le comprendre. En fin de compte, ces mystères se protègent tout seuls.

Tout au long de la rédaction de ce commentaire, j'ai recherché les conseils de l'esprit de Franz Bardon. A chaque fois que je m'asseyais à ma table d'écriture, je touchais ma photo préférée de Franz, jusqu'à ce que je ressente le picotement caractéristique, de haut en bas de ma colonne vertébrale, qui indiquait que le contact était établi, et je lui demandais alors de me guider afin que j'écrive quelque chose qui soit réellement utile à ceux qui étudient " Ce qui est caché ". J'ai l'impression d'y être parvenu et j'espère que vous serez d'accord avec cela.

Avant de commencer effectivement à écrire, je m'attendais à ce que mon commentaire soit assez concis, mais il se trouve aujourd'hui qu'il rivalise avec celui que j'ai écrit sur le CVIM, tant dans la longueur que dans le soin que j'y ai apporté.

De même que la mienne, la Kabbale de Bardon n'appartient strictement ni à l'Occulte juive ni à l'Occulte chrétienne. Bardon mélange une compréhension juive à une méthodologie hermétiste essentiellement occidentale.

Ses correspondances sont directement tirées du Sepher Yetzirah et certaines de ses techniques font écho aux travaux des anciens kabbalistes juifs, mais le restant de son approche est occidentale. La nouveauté principale de la CVK de Bardon est son explication de la manière dont on fait un mot, la vérité en ce qui concerne la façon de parler kabbalistique. Jamais auparavant ceci n'avait été si simplement énoncé. Cette même technique est suggérée dans le Sepher Yetzirah, mais en des termes si symboliques qu'elle en est cachée. Bardon, cependant, explique ce mystère bien plus clairement et en des termes compréhensibles au lecteur contemporain.

Dans le même temps, Bardon tait certaines choses dont je pense qu'elles seraient bénéfiques à l'élève sincère. En premier lieu, celles qui ont trait à la pertinence de la cosmologie ou de la philosophie kabbalistique ; expliquer l'ordre de la véritable " formation " kabbalistique ou au moins mettre en relation l'ordre de Bardon avec celui dont il est question dans le Sepher Yetzirah ; et les spécificités de ce que l'apprenti qui entreprend de suivre le chemin de l'Hermétique peut commencer à faire dans le respect de l'étude pratique de la Kabbale. Mon but avec ce commentaire est d'exprimer mes pensées sur ces questions et d'encourager le lecteur à regarder au-delà des louches de spéculations frivoles que l'on rencontre dans la majorité des ouvrages sur la Kabbale, et ainsi extraire la vérité. Vous, cher lecteur, devez toujours creuser, mais j'espère que la pelle brillante que je vous prête facilitera votre labeur.

[NOTE : J'utiliserai la troisième édition, datée de 1986, de la CVK, par Dieter Ruggeberg, tout au long de ce commentaire.]


LA  CLEF  DE  LA  VERITABLE  KABBALE


Introduction (de l'auteur) :

Bardon débute son introduction par un avertissement similaire à celui rencontré  dans la Pratique de la Magie Evocatoire (PME). Asavoir, que seul celui qui a accompli le travail de son premier livre, le Chemin de la Véritable Initiation Magique (CVIM), est considéré comme correctement préparé pour l'œuvre de la CVK. Ici, cela implique que l'apprenti doit en premier lieu avoir maîtrisé les dix Degrés du CVIM, mais, plus loin, il modifie sa position en écrivant que seuls les huit premiers Degrés doivent avoir été surmontés. La vérité réside quelque part entre les deux, en ce que le mage qui commence le neuvième Degré du CVIM peut effectivement commencer les Degrés de la CVK, mais ne sera pas capable d'utiliser les seconde, troisième et quatrième clefs jusqu'à bien après qu'il ait terminé le dixième Degré de la CVK. Les sept premiers Degrés de la CVK prendront vraisemblablement aussi longtemps à accomplir que les deux derniers du CVIM et vont, en fait, faciliter les Degrés finaux du CVIM et le travail de la PME.

Bardon prévient que commencer avec la CVK sans avoir auparavant accompli le travail du CVIM et de la PME apporterait peu de bénéfices. C'est une déclaration tout à fait exacte, puisque les techniques de base de la kabbale requièrent certains pouvoirs magiques qui prendraient plus longtemps à être acquis à travers cet entraînement particulier qu'en suivant le travail du CVIM. En outre, les sept premiers Degrés de la CVK préparent l'univers intérieur de l'étudiant à la parole véritablement créative, et si cet univers n'a pas déjà mûri jusqu'à un certain point par l'action de l'Hermétisme, alors cette préparation prendra, littéralement, des dizaines d'années pour s'accomplir.

Contrairement à l'occultisme populaire, dans lequel les étudiants commencent immédiatement avec des formules apparemment kabbalistiques, dans la tradition juive, d'où est tirée la kabbale, c'est une étude qui se fait très tardivement. Il est nécessaire de maîtriser au moins la Torah et le Talmud, prérequis à la Kabbale. Cela se traduit par des dizaines d'années d'étude et d'exercices avant de commencer le travail de la kabbale. On dit communément qu'il faut au moins avoir 40 ans pour commencer la kabbale et beaucoup se sont mépris en croyant qu'il s'agissait d'un âge requis. En vérité il s'agit plus d'une manière symbolique d'exprimer la nécessité d'un certain degré de maturité, qu'on associe habituellement au fait d'avoir 40 ans.

Bardon utilise le restant de son introduction à expliquer que ce livre ne ressemble à aucun autre livre sur la kabbale qui soit disponible. Si vous vous attendez à un livre sur la philosophie, la cosmologie kabbalistique ou sur les devoirs religieux appropriés, vous serez fortement désappointé. Pour l'essentiel, Bardon utilise le terme de " kabbale " pour indiquer le langage cosmique ou la parole créative, et non le corpus de la kabbale juive. Il traite cependant de la kabbale juive, mais affirme que la compréhension de la kabbale n'est pas un pré-requis à la pratique de la parole créative. Bien que cela soit véridique, j'alléguerai qu'une telle connaissance ne fait pas de mal et peut, en fait, faire toute la différence dans l'aisance avec laquelle cet Art pourra en fin de compte être maîtrisé.

Si vous êtes versé dans la philosophie kabbalistique, alors la CVK vous amènera à une compréhension plus profonde qui vous fera probablement reconsidérer bien des conclusions que vous avez tirées de vos précédentes études. Cela est particulièrement vrai si vous êtes familiarisé avec le document fondamental de la kabbale juive, connu sous le nom de " Sepher Yetzirah " (Livre de la Formation).

Bardon avance aussi qu'il n'est pas nécessaire d'avoir étudié l'hébreu de la Bible pour maîtriser la parole créative. C'est vrai, mais cela ne l'est pas si l'on veut comprendre la kabbale juive. Dans la kabbale juive, les Lettres hébraïques sont d'une importance suprême, et les traductions anglaises de l'hébreu sont TOUJOURS incomplètes et conduisent à de mauvaises interprétations. A cet égard, il n'est pas nécessaire d'être capable de parler la langue hébraïque, mais il est nécessaire d'être capable de la lire et de comprendre sa structure, etc. Sans cette capacité, on peut pénétrer seulement jusqu'à un certain niveau dans le mystère de la kabbale. Et même alors, il y a beaucoup de confusion sur le chemin, dans laquelle on doit se repérer, étant donné que bien des textes kabbalistiques semblent se contredire l'un l'autre. Nul besoin de le dire, la kabbale est une étude difficile et prenante.

Les textes kabbalistiques sont très semblables aux textes Alchimiques. Tous deux sont si imprégnés de symbolisme qu'ils ne sont compréhensibles que par ceux qui en savent déjà assez pour reconnaître ce dont parle l'auteur. Bien des cas où les lecteurs ont pensé qu'un auteur en contredisait un autre ne sont rien d'autre que des cas dans lesquels les divers auteurs parlent depuis des perspectives légèrement différentes et ne sont en fait pas en désaccord. Mais il y a aussi de nombreux cas où les auteurs ne sont effectivement pas du même avis, et il faut, dans ces cas, distinguer ceux qui parlent d'après leur propre expérience de ceux qui ne parlent qu'en fonction d'un savoir théorique. Beaucoup de livres traitant de la kabbale ont été écrits par ces derniers et sont complètement inutiles.

[Note : Dans mon commentaire, je me réfèrerai au Sepher Yetzirah, aussi, si vous n'êtes pas familier avec ce texte, mes observations vous seront de peu d'utilité.]

PREMIERE PARTIE : THEORIE

La Kabbale :

Ici, Bardon explique brièvement ce qui distingue la kabbale d'un kabbaliste, comme la magie d'un mage. En quelques mots, la kabbale est le langage divin ou cosmique à travers lequel la création est/fut décrétée. Ce n'est pas une langue de l'intellect comme l'anglais, le français, le chinois, etc. Elle n'est pas utilisée dans un but de communication entre des êtres humains. Au contraire, elle communique une intention et un sens directement au cœur de la substance manifestée, que ce soit une substance mentale, astrale ou physique.

La locution " le mot de d-u " ne doit pas être prise littéralement quand il s'agit de kabbale. La kabbale n'est pas fondée sur l'idée stupide qu'un gars avec une tunique blanche et des longs cheveux s'est assis sur un trône, a prononcé un ensemble de mots et pouf !, il avait créé le monde. Cela est seulement signifié comme une représentation symbolique de ce qui concerne la loi de l'analogie " ce qui est en haut est comme ce qui est en bas " (i.e., similitude). Ce que ceci représente est l'incarnation naturelle de l'esprit (Raison) dans la matière, ce qui, sur un plan divin, cosmique, se produit hors de l'espace-temps (i.e. dans l'éternité).

Là où la kabbale diffère de la magie est dans le fait que, pour la kabbale, la connexion entre la volonté et la manifestation se produit en dehors de l'espace-temps, et que tous les processus naturels d'incarnation sont court-circuités. Avec la magie, au contraire, le mage travaille de l'intérieur du domaine de l'espace-temps, et la transition entre la volonté initiale et la manifestation suit les processus naturels de l'incarnation. C'est seulement quand le mage est parvenu à s'unir consciemment avec le divin que les processus naturels sont circonvenus. Ainsi, seul celui qui peut véritablement fusionner avec le divin est capable de parole kabbalistique. Le kabbaliste est la plus haute forme de magie.

Cependant je devrais être clair sur le fait que la parole kabbalistique n'est pas l'équivalent de l'utilisation créatrice du mot, divine et " originelle ". La création divine " originelle " (l'usage du terme 'originel' est problématique en ce que cette action se passe au-delà du domaine de l'espace-temps) a fait " quelque chose à partir de rien " ou " l'existence à partir de la non-existence " pour paraphraser les sages. Tandis que la parole kabbalistique humaine travaille au niveau directement inférieur et fait quelque chose de nouveau en combinant ce qui existe déjà. En d'autres termes, nous modifions la création originale et faisons partie de son évolution - nous ne faisons pas " quelque chose à partir de rien ".

Le kabbaliste, pour faire une analogie, se connecte avec la force créatrice divine originelle et, par l'intermédiaire des lettres dites de manière kabbalistique, imite la créativité macrocosmique d'une manière microcosmique. En conséquence, seul l'individu qui a atteint le plus haut niveau de maturité éthique est capable de véritables paroles kabbalistiques.

Pour illustrer le chemin de l'élève dans cette science sacrée, Bardon écrit : " Pour atteindre cette maturité ainsi que cette élévation dans l'initiation quabbalistique, le démiurge doit d'abord apprendre les lettres comme un enfant. " Ceci est tiré du Sepher Yetzirah (S.Y.) qui concerne principalement la préparation à la véritable parole kabbalistique. Dans le S.Y., on commencepar intégrer les Sephirot au niveau le plus subtil et ensuite on les introduit comme des expressions progressivement plus difficiles à comprendre. Ensuite on commence à " apprendre " les lettres et à les intégrer dans la structure séphirotique. C'est seulement quand la structure entière des Sephirot et des lettres est construite que l'on commence à utiliser les lettres de manière créative.

Dans la CVK, Bardon se fixe sur l'intégration et l'usage des lettres et fait mention des Sephirot uniquement comme des dix nombres/idées premiers/ères. Je crois que la raison en est que le travail du CVIM et de la PME accomplit assez bien l'intégration des Sephirot par des manières équivalentes à celles du S.Y.

Bardon poursuit en posant que la CVK ne s'intéresse pas en ellemême à la kabbale mantique (prédictive) ou numérologique (au sens moderne du terme) si populaire dans la littérature occidentale. Alors que la véritable kabbale n'a rien à voir avec ces pratiques, elle a beaucoup à voir avec les nombres -- en tant que symboles représentant des idées. L'hébreu lui-même a plusieurs niveaux de signification. Chaque lettre représente une idée, une valeur numérique, et un son physique.

Il est important de noter que les nombres hébraïques ne sont pas les mêmes que les nombres modernes. Dans la langue hébraïque, les nombres sont épelés et non montrés comme des nombres entiers comme '1', '2', etc. Mais quand il s'agit des lettres, individuellement, chacune a sa propre valeur. Par exemple, Aleph=1, Beth=2, Gimel=3, Yod=10, Kaph=20. Pour donner un sens à la valeur numérique et à la signification idéologique de 13, on pourrait combiner Gimel et Yod (3+10=13). Cependant, en hébreu il existe souvent plus d'une façon de symboliser une valeur numérique spécifique. Avec 13, on peut aussi utiliser ABY (1+2+10=13), ABGZ (1+2+3+7+13), HCh (5+8=13), DT (4+9=13), GDV (3+4+6=13), etc. Plus la valeur numérique est élevée, plus il existe d'options pour l'exprimer par des combinaisons de lettres. Ainsi on peut exprimer de nombreuses nuances de sens en fonction de quelles lettres, et de combien d'entre elles, on utilise.

Ceci ne devient important que bien plus tard dans la pratique (Degré Cinq : Les Dix Clefs Kabbalistiques) quand le quatrième pôle de la concentration quadripolaire est rencontré. C'est à ce moment-là que Bardon parle des nombres 1 à 10 qui représentent les dix idées primordiales qui sous-tendent la création. Ce que Bardon laisse de côté, c'est la manière dont ces 10 idées sont reliées aux lettres elles-mêmes.

L'Homme en tant que Quabbaliste :

C'est là un très bel essai sur ce que cela représente que d'être un kabbaliste. Bardon en dit plus ici qu'il n'y paraît, mais ceci, je le pense, serait visible uniquement à celui qui comprend véritablement le chemin du kabbaliste. Un passage sur lequel j'aimerais aller plus loin est celui où Bardon écrit : " Le fonctionnement et la pratique entre le corps, l'âme et l'esprit se transmettent automatiquement à chaque être humain, peu importe qu'il ait été initié dans les secrets de la science hérmétique ou pas. Pour le kabbaliste, c'estla table de multiplication : il connaît tous les processus et est par conséquent capable de conduire sa vie en accord avec les lois universelles. "

Ceci dit deux choses importantes. Une est que les processus naturels, qui sont généralement subconscients chez l'individu moyen, sont conscients et volontaires pour le kabbaliste. La seconde est que ces processus, développés en des facultés conscientes, sont le matériau avec lequel travaille le kabbaliste (la " table de multiplication "). Ceci signifie que le kabbaliste doit en premier lieu intégrer les multiplicateurs (les Lettres et les nombres) à l'intérieur de ses propres trois corps, et ensuite, par l'action de la parole kabbalistique, projeter ces attributs depuis l'intérieur de lui-même vers l'extérieur. C'est cette projection de l'intérieur vers l'extérieur qui établit la connexion avec le mot créatif divin.

Par conséquent, le kabbaliste doit être conscient de ses trois corps (mental, astral et physique) au niveau le plus intime et doit aussi être capable de manifester les qualités universelles à l'intérieur de ceux-là. Dans la CVK, ceci s'accomplit (en partant du principe que l'étudiant a atteint au moins le huitième Degré du CVIM) par le travail des Degrés Un à Cinq. Les Degrés Un à Quatre construisent les qualités universelles dans les trois corps de l'initié. Le Cinquième Degré introduit le quatrième pôle de la concentration quadripolaire - les nombres -, lequel intègre et organise de façon plus approfondie les qualités universelles. C'est seulement à ce moment-là que l'initié est véritablement préparé à la première clef de la parole kabbalistique.

Un autre passage que je voudrais noter est le suivant : " Le véritable quabbaliste est ainsi un représentant de la Création, mais il reste le serviteur le plus obéissant des lois universelles, plus il est initié, plus il est humble par rapport à la Divine Providence. Il est effectivement en possession du plus grand des pouvoirs, cependant il n'utilisera jamais ce pouvoir à titre personnel, mais seulement pour le bien-être de l'humanité. "

Bien des gens ont recherché la connaissance et l'utilisation de la véritable kabbale principalement dans le but d'obtenir un grand pouvoir, mais aucun d'entre eux n'y est parvenu. Ce sera toujours le cas. Une partie du Mystère est que, pour atteindre le plus haut degré d'initiation, on doit naturellement dépasser tous les désirs futiles. Une autre partie du Mystère est qu'un pouvoir aussi grand est lié par les lois universelles et ne peut en aucun cas violer ces lois. En d'autres termes, quand bien même le kabbaliste pourrait vouloir utiliser cet art dans un but terre à terre, il ou elle ne serait pas en mesure de le faire.

Je voudrais que vous réfléchissiez attentivement à la signification profonde de ceci. Prenez un moment pour considérer toutes les choses véritablement affreuses qui se produisent tous les jours dans le monde. Tout au long de notre existence humaine, ces choses se sont passées à un degré ou à un autre. Simultanément, il y a toujours eu des individus parmi nous qui ont exercé le grand pouvoir du mot créatif ou de la parole kabbalistique, n'importe lequel d'entre eux aurait eu, en théorie, le pouvoir de rectifier ces tragédies.

Mais ici réside une autre partie du Mystère - ils n'ont pas rectifié ces mauvaises choses parce que cela aurait violé la légitimité universelle. Le kabbaliste ne travaille pas 'contre l'obscurité' ; c'est plutôt que le kabbaliste travaille 'pour la lumière'. Il y a ici une différence qui devrait être prise en considération, en ce que le kabbaliste réalise que l'obscurité est une chose tout aussi légitime que la Lumière.

Notre dernier commentaire dans cette section concerne le passage suivant : " Il ne devrait y avoir aucune hâte sur le chemin de la perfection. Chaque chose prend du temps et nécessite la maturité indispensable à sa perfection."

Je connais au moins un groupe qui utilise le CVK et demande à ses novices (des gens avec peu ou pas d'entraînement à la magie) de commencer l'entraînement avec les exercices de concentration tripolaires. Je pense que ceci et des approches similaires naissent d'une impatience classique face à la perspective d'un long développement magique. Cela est un grand échec de notre monde moderne en ce qu'il y manque tellement de la richesse de la vie et en particulier de la magie. Vraiment, quelqu'un qui approche la kabbale de cette manière attend avec impatience des dizaines d'années, sinon des éternités entières, plus que quelqu'un qui commence avec le CVIM. Mais il y a peu qui puisse être dit pour dissuader d'emprunter ce chemin - combien d'entre nous, quand nous étions enfants, avons véritablement écouté nos anciens ?

Pour ceux d'entre vous qui êtes désireux d'écouter les anciens, alors de grâce tenez compte des mots de Bardon et prenez votre temps. Commencer par la CVK avant d'avoir effectué le travail du CVIM est le Plus Long Chemin. En vérité, le Chemin le plus court, le plus rapide est de faire en premier lieu le travail du CVIM. Même ainsi, le véritable kabbaliste devra tout de même prendre des vies entières pour atteindre la perfection - mais ne déviez pas vous-même puisqu'un grand nombre d'entre ceux qui commencent ce travail avec une intention sérieuse ont déjà passé des vies entières à suivre le Chemin. Pour le véritable kabbaliste -- celui qui a atteint une perspective éternelle -- le temps n'est pas un problème.

Les Lois de l'Analogie :

La différence entre une compréhension intellectuelle des lois de l'analogie et une compréhension magique est significative. Le mage ne connaît pas seulement les lois intellectuellement mais aussi de façon expérimentale. Le travail du CVIM intègre les lois macrocosmiques directement dans son propre microcosme. Ceci permet en fait au magicien de manipuler ces lois.

Si vous n'avez pas lu le document séminal connu sous le nom de " La Table d'Emeraude d'Hermès ", alors je vous suggère de le faire puisqu'il forme une grande part de la base de l'approche Hermétiste. C'est de la " Table d'Emeraude " qu'est tirée la phrase, souvent répétée, " Comme au-dessus, endessous ; comme en-dessous, au-dessus " (i.e. : " Ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas "). C'est la formulation la plus rudimentaire de la loi de l'analogie.

Dans la cosmologie kabbalistique, celle-ci est située dans la doctrine de l'émanation. Ainsi, Kether (le plus élevé, le Sephirot primordial) contient à l'intérieur de lui-même les neuf Sephirot restants, dans un état de potentiel non-réalisé. Chaque Sephirot successif contient à la fois la réalisation de ceux qui le précèdent et le potentiel de ceux qui suivent. En conséquence, les qualités universelles existent durant chaque niveau de la création, que ce soit en potentiel ou en manifestation.

Bardon mentionne le " chaos " en passant, mais j'aimerais développer le commentaire. Dire qu'il n'existe rien de tel que le chaos est, d'un côté, une déclaration exacte, mais d'un autre côté, elle ne donne aucune compréhension de la raison pour laquelle les gens pensent qu'un tel état existe. Le chaos est un terme qui exprime un certain degré d'ignorance et identifie simplement un état d'existence qui supplante l'espace-temps (i.e., l'ordre). Dans le royaume de l'éternité, les choses existent sans l'organisation de l'ordre, et depuis la perspective séquentielle humaine normale, ce royaume semble chaotique. Cela vient de ce que, en tant qu'êtres ordonnancés, nous n'avons pas de points de référence grâce auxquels comprendre le royaume non-ordonnancé. Le chaos n'a d'existence que dans l'esprit des humains.

Ensuite, Bardon se réfère au " Sepher Yetzirah " et je dois faire quelques réflexions à ce sujet. Le S.Y. ne parle pas de la création " originelle " -- il traite de la " formation ". Ceci est quelque peu complexe alors, de grâce, donnez moi toute votre attention pendant que je m'explique.

Dans la cosmologie kabbalistique, il existe quatre " Mondes ". Le premier monde est appelé " Atziluth " et il est l'archétype " originel " à l'intérieur duquel tout l'univers manifeste existe à l'état de potentiel non-réalisé.

Le second monde est appelé " Briah " (création) et il est la création " originelle ". Le livre (sepher) qui décrit cette phase (dans des termes TRES symboliques) est le premier chapitre de la Genèse (i.e., l'histoire de la création. C'est de ce passage de la Torah que dérivent les " 32 Chemins de la Sagesse " (provenant des 32 fois où le Nom " Elohim " est mentionné). A ce moment de la " création ", l'univers entier existe en tant que potentiel effectif, bien que non-réalisé encore. C'est le nadir du royaume non-ordonnancé, plus communément connu en tant que " chaos ".

Le troisième monde, connu comme " Yetzirah " (formation), est l'objet du S.Y. A ce stade, les aspects astral, plus élevé, et mental, plus bas, de l'univers sont évidents ET réalisés. C'est ce niveau de " formation " qu'emploie le kabbaliste, mais pour employer la formation, le kabbaliste doit d'abord atteindre un niveau de conscience briatique. La conscience briatique est similaire à l'union à la divinité. La création, qu'elle soit divine ou ordinaire, est toujours une projection de soi vers le bas/l'extérieur. Ainsi, c'est depuis le niveau plus élevé de la conscience briatique/créative qu'on s'engage dans la " formation ".

La quatrième monde du kabbaliste est " Assiah " (fabrication). Il contient le plus bas astral en tant que sommet et le royaume matériel en tant que nadir. Le S.Y. ne renvoie pas à la " fabrication " mais seulement à la " formation ". Cependant, depuis notre perspective assiatique, la " formation " est la " création ".

Le S.Y. renvoie à la " formation ", mais c'est aussi le premier degré de la " fabrication ". Bardon retire ce que le S.Y. peut offrir au kabbaliste et l'étend au royaume de la " fabrication ". C'est ce que je voulais signifier tout à l'heure en disant que le S.Y. s'occupe principalement de la préparation à la véritable parole kabbalistique.

Il est important, si l'on considère ces quatre royaumes et les quatre types de création, de comprendre que les royaumes de Atziluth et de Briah ont une existence en dehors de l'espace-temps, et qu'ainsi ces actes de création ne se produisent pas selon un ordre donné. En d'autres termes, on ne peut pas dire qu'ils se " sont " passés, ou dans quel ordre. Beaucoup de temps et de réflexion ont été gâchés à tenter de déterminer quelle partie de la création " originelle " s'était produite en premier, deuxième, troisième, etc. La création " originelle " s'est produite entièrement dans le même temps.

Les niveaux de Yetzirah (formation) et Assiah (fabrication), au contraire, se produisent suivant un ordre et ils sont ce qui constitue le royaume du temps et de l'espace. C'est à ce niveau qu'œuvre le kabbaliste.

En refermant cette section, Bardon mentionne les analogies relatives aux nombres et aux lettres, sans entrer dans les détails. En fait, il n'explique à aucun moment de la CVK les analogies numériques des lettres. Je suppose que c'est en raison d'un manque de place et parce que c'est à l'étudiant de faire ses propres recherches à ce sujet. Plus loin, je donnerai les corollaires numériques à la plupart des lettres qu'utilise Bardon, basés sur leurs relations avec les valeurs numériques établies des Lettres hébraïques. Il y a, cependant, des systèmes numériques similaires existant dans les alphabets latin, grec et anglais qui fonctionnent différemment de celui que je vais donner. Je suis affirmatif de ce que la kabbale de Bardon s'appuie sur les analogies hébraïques et non sur ces développements plus récents.

Là où les nombres viennent à jouer un rôle dans la CVK, c'est avec le quatrième pôle de la concentration quadripolaire. Bardon est un peu vague à ce propos, mais grossièrement le quatrième pôle est la formation de l'idée, communiquée à travers le nombre. Ceci doit être pris en compte car c'est la dernière clef qui ouvre la légitimité universelle et permet l'effectivité matérielle. Les quatre pôles sont les suivants : Feu/Couleur, Air/Son, Eau/Sensation, Terre/Nombre. Chaque pôle fait partie de l'analogie complète de chaque lettre. C'est seulement quand les quatre pôles ont été parfaitement intégrés que la véritable parole kabbalistique est possible.

Le mysticisme des Lettres :

Ici Bardon se plonge un peu plus profondément dans l'analogie des lettres qui forment la parole kabbalistique. Cependant il ne donne aucun corollaire spécifique.

Une chose que le lecteur doit comprendre est que ces analogies ne s'appliquent pas aux mots ordinaires, ou pour reprendre Bardon, au langage intellectuel. Cela ne mène pas très loin d'examiner les analogies d'avec les lettres qui forment le mot anglais " dog " (chien). Les analogies n'ont pas de relations avec le sens de ce mot puisqu'il n'est qu'un terme intellectuel et non un mot composé de manière kabbalistique.

Il peut être ardu de comprendre exactement quelles significations peuvent avoir les lettres en terme de création effective. Pour y parvenir, il faut se garder de considérer le concept de manière trop littérale. Ne pas supposer que " dieu " a, au sens littéral, parlé une langue au sens humain du terme et ainsi effectué la création. Mais en tant qu'affirmation symbolique, cela mérite un examen approfondi.

En tant qu'humains, la parole est notre forme primaire de communication. Par le langage, nous exprimons un sens interne et par cette expression nous donnons à cette signification interne une forme et un degré de manifestation concrète. Avec la parole kabbalistique, chaque lettre ou groupe de lettres exprime une idée ou un sens spécifique que nous désirons amener à une manifestation. Les lettres agissent comme un conducteur de cette signification particulière.

Maintenant, la signification est loin d'être simple, et en particulier son expression, c'est pourquoi nous combinons les atomes de sens (les lettres individuelles) et formons des molécules plus complexes (les mots), puis nous assemblons ces molécules pour leur donner une substance concrète. De plus, chaque lettre est exprimée dans chacun des trois royaumes (mental, astral et physique), ce qui lui donne une plus grande profondeur de signification - lui donne corps, pour ainsi dire. Finalement, le langage kabbalistique peut contenir une variété véritablement infinie de significations. C'est ce qui s'est passé avec la création " originelle " qui est infinie.

L'analogie est microcosmique. En d'autres termes, à un niveau macrocosmique il n'est nul besoin d'analogie puisque toutes les significations existent directement dans leur forme brute ou primordiale. C'est seulement dans l'expression de la signification que l'on a besoin de l'analogie.

Ainsi l'analogie ou le mysticisme des lettres imitent l'expression de la création divine dans des termes humains. Et puisque nous sommes humains, nous nous servons des lettres de façon kabbalistique pour exprimer de façon créative notre signification intérieure.

Bardon fait mention de l'analogie entre les dix doigts et les dix orteils du corps humain et les dix idées primordiales qui servent de fondation à l'univers manifeste. Dans la cosmologie kabbalistique, cependant, il y a plus d'analogies que simplement celle dessinée entre la forme humaine et la forme cosmique. Par exemple, il y a trois (le nombre des Eléments kabbalistiques) " Mères dans l'âme emplie par le souffle " : la tête, l'utérus et le torse qui respire. Il y a sept (le nombre des planètes) " orifices dans l'âme emplie par le souffle " : deux yeux, deux oreilles, deux narines et la bouche. Il y a douze (le nombre du zodiaque) " dirigeants dans l'âme emplie par le souffle " : les deux mains, l'œsophage, l'estomac, la rate, le foie, les intestins, la bile, les deux reins, et les deux pieds.

Ainsi, nous découvrons que chaque lettre correspond aussi à une partie du corps, tandis que les dix idées primordiales ou Sephirot correspondent aux doigts (positifs) et aux orteils (négatifs).

En aparté, je pense important de noter à ce point que dans le S.Y., il existe seulement trois Eléments, exprimés à travers les " Lettres Mères ". Ces Eléments correspondent aussi aux trois royaumes occultes que sont le Mental, l'Astral et le Physique.

L'Elément supérieur est le Feu, représenté par la Lettre hébraïque Shin. Cela correspond grossièrement au royaume Mental. L'Elément médian est l'Air, représenté par la Lettre hébraïque Aleph, qui correspond au royaume Astral. L'Elément inférieur est l'Eau, représenté par la Lettre Hébraïque Mem, correspondant aux royaumes inférieurs Astral et Physique Dans la Genèse, chapitre un, histoire de la création, on renvoie au Feu/Shin comme aux " Eaux supérieures ", et à l'Eau/Mem comme aux " Eaux inférieures ". Il n'est pas nécessaire de le dire, la conception hermétique des Eléments et des royaumes diverge légèrement de celle des kabbalistes hébraïques.

L'idée de la Terre comme Elément survient plus tard dans le développement de la philosophie kabbalistique et peut être observée, d'une manière obscure, dans la disposition de la tradition des " 32 Voies de la Sagesse ". Ici, Aleph/l'Air est la huitième Voie, Mem/l'Eau est la seizième Voie, Shin/le Feu est la vingt-quatrième Voie, et Tav/la Terre est la trente-deuxième Voie. Ainsi chaque Elément est un multiple du chiffre huit et ceci, ésotériquement parlant, signifie que la Lettre Tav correspond à l'Elément Terre.

On peut aussi tracer des parallèles entre les quatre mondes kabbalistiques et les quatre royaumes de l'Hermétique. Ainsi, Atziluth=Akâsha, Briah=Mental, Yetzirah=Astral, Assiah=Physique. Bien sûr, ce sont des associations assez lâches, mais suffisamment proches pour les objectifs du présent travail.

Le Langage cosmique :

Ici Bardon clarifie les différences entre le langage cosmique de la kabbale et celui qui est parlé entre des êtres non-corporels comme les êtres des Eléments et des divers plans. Ce dernier, Bardon l'appelle le " langage métaphorique ". Pour poser les choses simplement, c'est une histoire de quadripolarité contre monopolarité. Chaque être parle avec le pôle unique de son royaume, alors que le langage cosmique est parlé avec les quatre pôles simultanément. Ainsi le langage métaphorique n'est pas créatif à travers le cosmos tout entier comme l'est le langage quadripolaire.

Seul un être capable de s'unir consciemment avec la déité peut atteindre une quadripolarité semblable à la déité, et ainsi parler de façon créative. Cela peut être difficile à appréhender, mais la clef à cela est que nous sommes des êtres qui embrassons la manœuvre entière de la création. Nous sommes faits, pour utiliser une terminologie métaphysique, à l'image divine et ainsi nous sommes capables de nous unir consciemment avec la totalité de la création. Un être de l'un des plans plus élevés, non-corporels, n'est pas en mesure d'embrasser la totalité de la création puisqu'il ne peut véritablement embrasser le royaume physique. Nous sommes uniques de ce point de vue-là. Ce qui ne veut pas dire que nous, humains, soyons les seuls êtres corporels capables de cela, mais plutôt que seul un être corporel d'une certaine structure de base en est capable. Pour dire les choses autrement, il y a d'autres êtres non-humains et physiques capables d'une expression quadripolaire.

Le Mot magique-quabbalistique - Tetragrammaton :

L'explication par Bardon du Tetragrammaton (le " mot en quatre parties ") est problématique pour un certain nombre de raisons. La plus criante desquelles est son association des Lettres individuelles aux Eléments. Malheureusement, c'est un peu plus complexe que ce que Bardon implique. Laissez-moi tenter de mieux expliquer la signification du YHVH.

En premier lieu, YHVH est " imprononçable " parce que la langue hébraïque ne lui a jamais donné de points-voyelles. Ce sont les voyelles qui rendent un mot hébreu prononçable. [Toutes les lettres hébraïques sont des consonnes qui requièrent des figures séparées appelées " points-voyelles " de façon à être prononcées]. Cette tradition vient de l'idée ésotérique que c'est le nom de (dieu), et en tant que tel il mérite le plus grand respect. Par conséquent, il n'est jamais dit à voix haute - sauf dans la parole kabbalistique.

Un Juif lisant à voix haute la Torah ne vocaliserait jamais YHVH. A la place, on lui substitue le mot Adonai (ADNI=Seigneur). Des interprétations plus tardives de YHVH, telles que le chrétien Jéhovah ou le moderne Yahvé sont principalement des commodités inexactes du langage intellectuel et n'ont aucun vrai pouvoir.

Le fait que YHVH n'est pas vocalisable présente des difficultés quand la Torah est traduite dans d'autres langues. Le plus souvent le mot " seigneur " ou simplement " dieu " est utilisé, mais dans la Torah hébraïque, le YHVH est très important. YHVH est souvent combiné avec d'autres termes indicatifs comme ADNI ou ALHIM ou TzBAVTh, et dans chaque cas cela signifie quelque chose de différent.

Ce sont des pratiques kabbalistiques, comme celles d'Abraham Abulafia, qui disent le YHVH en y insérant des points-voyelles, mais ceci s'appuie sur la parole quadripolaire, kabbalistique et n'a rien à voir avec le langage intellectuel.

Maintenant, concernant l'association de Bardon des Eléments aux Lettres de YHVH, ses attributions comme elles sont données sont profondément incorrectes. Je ne peux expliquer en quoi sauf en suggérant que les difficultés avec le manuscrit, notées par l'éditeur, peuvent être un facteur contributif. Je ne peux imaginer que Bardon a si mal compris, au point de vraiment croire ce qui est écrit dans la CVK.

En tout cas, Bardon donne la correspondance comme suit : Y=Feu, H=Air, Vav=Eau, et la dernière H=Terre. En réalité, les correspondances devraient être lues comme telles : Y=Feu, H=Eau, V=Air, et la dernière H=Terre. Pourtant, même ceci est une déformation du sens plus profond. Il convient à l'Hermétiste, mais il n'est pas strictement exact dans une perspective kabbalistique.

Dans le S.Y., 1 :13, il est dit : " Il choisit trois lettres parmi les Eléments, dans le Mystère des trois Mères : Aleph, Mem et Shin. Et Il les établit dans Son Grand Nom. " Ainsi, par quelques déformations de la logique ésotérique, Y=Shin/Feu, H=Mem/Eau, et V=Aleph=Air. Comme dans la Genèse, chapitre un, histoire de la création, où il y a les Eaux supérieures et inférieures, le H de YHVH sert dans les deux capacités, et à la fin il signifie l'Elément Terre et le nadir des Eaux inférieures.

D'un point de vue Hermétiste, le YHVH représente la séquence des Eléments ainsi : Premièrement les deux polarités primordiales du Feu et de l'Eau viennent à la vie -- Y & H. Ceci est suivi du produit de la polarisation, l'Air, l'influence médiatrice -- V. L'interaction finale du Feu et de l'Eau, par le continuum de l'Air, résulte en une manifestation cohérente, la Terre -- le dernier H. Comme elle est " Forme ", elle est plus similaire à l'Eau, et ainsi représentée par la lettre H.

Quand on œuvre de manière kabbalistique avec le YHVH suivant Bardon, le Y=le royaume Akâshique, H=le royaume Mental, V=le royaume Astral, et le dernier H=le royaume Physique.

Ainsi Bardon utilise le YHVH pour signifier à la fois la concentration quadripolaire relative aux quatre Eléments et les quatre royaumes à l'intérieur desquels le kabbaliste doit œuvrer.

Vers la fin de ce paragraphe, Bardon fait mention du Shemhamphora. Par souci de clarté, je dois souligner que ce Nom n'est pas composé de 72 lettres ainsi que Bardon le conclut. Au lieu de cela, il est composé de 72 noms de trois lettres, ce qui une fois combiné forme le Nom Composé-72. Le Shemhamphora est dérivé de trois lignes, contenant chacune 72 lettres, rencontrées dans l'Exode et qui, par une petite ruse, sont brisées en 72 groupes de trois lettres. Ceci fait partie de la troisième clef et est rarement utilisé dans sa totalité, en tant que conglomérat de la 261e clef.

Les Mantras :
Les Tantras :

Etant donné que ces deux paragraphes n'ont rien à voir avec la kabbale et que je sais peu de choses sur eux, je ne les commenterai pas.

Formules magiques :

Ici, Bardon clarifie la différence entre les formules magiques communes, du genre " Abracadabra ", qui remplissent bien des livres populaires, et celles auxquelles on se réfèrera plus tard en tant que formules kabbalistiques. Les formules kabbalistiques ne sont rien d'autre que les Lettres dites d'une manière quadripolaire et kabbalistique, aussi bien seules ou par combinaisons. Les formules magiques moindres ne sont pas du même ordre et leur efficacité, si elles en ont, vient soit de l'entité investie soit d'un courant construit par un usage répété.

Théorie du Mysticisme kabbalistique :

Bardon insiste sur le fait que, à travers les siècles, beaucoup d'écrits mystiques ont été mal compris ; soit ils ont été appréhendés trop littéralement, soit pas assez. Cela est tout à fait le cas avec la kabbale, et chaque étudiant se doit de lutter avec l'interprétation de ces écrits anciens. Ce que Bardon offre dans les paragraphes suivants sur la pratique semble couper court à la confusion et pénétrer au cœur du sujet.

Je vais maintenant m'écarter de la trame tissée par Bardon dans ce paragraphe et je me concentrerai sur quelques sujets qui, je pense, sont importants pour celui qui étudie la véritable kabbale.

Comme je l'ai mentionné précédemment, Bardon parle d'une concentration quadripolaire : Feu/Couleur, Air/Son, Eau/Sensation et Terre/Légalité (Nombre). Avec cette concentration quadripolaire, le kabbaliste doit travailler de manière tripolaire : Mentalement, Astralement et Physiquement. En d'autres termes, il utilise la concentration quadripolaire à l'intérieur de chacun de ces trois royaumes, à travers ses trois corps propres, simultanément. Ceci est similaire à la philosophie Alchimique qui pose trois principes philosophiques (Mercure, Sulfure, Sel) et quatre éléments (Feu, Air, Eau et Terre).

Quand Bardon mentionne l'énonciation de la lettre kabbalistique, il parle de trois phrases ou modes : mental ou silencieux, murmuré, et à haute voix. Le premier mode est seulement efficace sur le plan mental et se produit uniquement à l'intérieur de l'esprit du kabbaliste. Le second mode, murmuré, se produit à haute voix mais seulement avec le souffle et l'esprit, sans aucune vibration des cordes vocales. Ceci n'est efficace que sur le plan astral. Le troisième mode, à haute voix, implique l'esprit, le souffle et la vibration des cordes vocales, est n'est efficace que sur le plan physique.

Quand on prononce une lettre de façon kabbalistique, que ce soit avec l'esprit, le souffle ou la vibration des cordes vocales, il faut faire très attention à ne prononcer que les lettres concernées et non pas les voyelles associées avec la prononciation classique des consonnes. Par exemple, quand nous prononçons la lettre 'B', nous disons " bé ". Cela signifie que nous prononçons à la fois la consonne 'B' et la voyelle 'E'. En parole kabbalistique cependant, c'est seulement le 'B' lui-même qui doit être prononcé.

Dans la kabbale, les consonnes sont divisées en groupes selon la manière dont elles sont formées dans la bouche :
             Dentales : Z, S, Sh, R, Tz
             Palatales : G, I, K, O
             Gutturales : A, Ch, H, O
             Linguales : D, T, L, N, Th
             Labiales : B, V, M, P

Les voyelles, d'un autre côté, ne rentrent dans aucun de ces groupes et sont par conséquent d'une nature entièrement différente, dépendant uniquement du souffle et de la forme de la bouche, etc.

La meilleure façon de comprendre ces groupes de consonnes est de pratiquer avec attention chaque lettre sur un mode murmuré. Une fois la prononciation correctement maîtrisée avec le souffle seul, intégrez alors la vibration des cordes vocales. En travaillant avec les diverses lettres, vous remarquerez que certaines sont explosives et d'une courte durée, comme les sons 'K' et 'T', et d'autres peuvent être allongées, comme les sons 'S' et 'R'. Les voyelles, bien sûr, peuvent aussi être allongées jusqu'à la limite du souffle.

Chacune de ces caractéristiques correspond au sens des lettres et doit être maîtrisée avant de commencer véritablement la pratique de la concentration quadripolaire. Ceci est spécialement important quand on les dit mentalement. Comme le saura quiconque a effectué le travail du CVIM, le son exact doit être reproduit en imagination.

La véritable parole kabbalistique est un sujet très complexe. Tout d'abord il y a la concentration quadripolaire, puis l'action tripolaire, puis le placement ou la projection de la lettre dans le royaume approprié, et enfin la prononciation effective de la lettre comme indiqué plus haut. Tout cela doit se produire simultanément.

La question se posera de savoir d'où Bardon a tiré ses correspondances et de pourquoi il existe d'autres jeux de correspondances qui semblent les contredire. Par exemple, il y a un système de couleurs utilisé dans L'Aube dorée et ses dérivés et connu sous le nom de " Gamme des couleurs pour les quatre mondes ". Ces couleurs n'ont absolument aucun rapport avec celles de Bardon, et cependant elles sont un schéma efficace.

Essentiellement, il y a beaucoup de systèmes tout aussi valides et ce que Bardon offre est simplement l'un d'eux. Cependant, il est important de comprendre que chacun de ces systèmes amène un résultat différent. Comme pour les mathématiques, différents composants donnent un résultat différent. Par exemple, l'utilisation de la couleur bleu ciel pour la lettre 'A', combinée avec le ton 'G', le sentiment d''aise' et la légalité du nombre 'un' va donner l'effet noté par Bardon. Mais, si on utilise à la place la couleur 'bleu pâle-jaune' et le ton 'C' pour la même lettre, un effet différent en résultera.

En fin de compte, il n'y a pas de correspondance absolument correcte. Mais il y a une correspondance correcte pour chaque effet qu'on veut contracter.

La question va aussi se poser de comment on va savoir si on a atteint la couleur correcte ou la valeur tonale correcte. La clef de cela est la propre intuition du kabbaliste. Par exemple, le ton correct, quand il sera atteint, sera évident au pratiquant de la même façon que quand quelqu'un essaie de trouver le ton juste sur une chanson à la radio. Quand vous atteignez l'harmonie, cela a l'air juste. C'est ainsi pour le kabbaliste quand il atteint le ton correct ou la bonne couleur et que la sensation d'harmonie se produit. En d'autres termes, vous saurez avec certitude quand vous aurez atteint cette harmonie et si vous ne ressentez pas cette certitude, alors vous devez continuez à pratiquer et à affiner jusqu'à ce que vous y parveniez.

Pour que la kabbale reflète véritablement la nature infinie de la création, elle doit être capable d'une infinité variété d'expressions. Cela n'arrive pas seulement à travers la combinaison des lettres mais aussi par l'infinité variété possible à l'intérieur de chaque lettre. Au début, le kabbaliste apprend juste un jeu de correspondances et ensuite, avec une longue pratique, il apprend une plus grande variété d'expressions pour chaque lettre. Ceci, après tout, est une forme d'art, et non une science.

Bardon reproduit l'équivalent de seulement 21 des 22 lettres hébraïques - seul le Tav (le son Th) est manquant. Il catalogue aussi deux sons de lettres qui ne sont pas, à proprement parler, en accord avec l'alphabet hébraïque - les 'J' et 'U' de Bardon. Cependant, le 'J' de Bardon peut être considéré comme un aspect phonétique du Gimel hébreu (dans sa forme secondaire, douce) ou comme un équivalent symbolique du Tav hébreu ; et son 'U' peut être l'équivalent de l'un des points-voyelles de l'hébreu. [A un niveau symbolique, le 'U' de Bardon est assez sûrement Chirik et je l'ai indiqué comme tel dans les tableaux à venir que vous rencontrerez dans mon discours sur le Premier Degré.]

Bardon dresse une liste de seulement 27 sons de lettres, mais il y en a bien d'autres, toutes ayant une valeur créative quand on les dit de façon kabbalistique. Mais dans la pratique, tout au moins au début, cela n'a pas d'importance.

Vers la fin de ce paragraphe, Bardon écrit la chose suivante : " Cela correspond à la construction de la vraie quabbale, du vrai mysticisme quabbalistique, que ces quatre qualités fondamentales de l'esprit [i.e. la concentration quadripolaire] soient tout d'abord mises de côté par le quabbaliste pour lui permettre plus tard de projeter une lettre, avec ses pouvoirs et ses analogies, pratiquement dans les sphères de l'esprit, de l'âme et de la matière physique à l'intérieur de lui-même et à l'extérieur de lui-même, en utilisant toutes les quatre qualités fondamentales de l'esprit. " Ce que cette phrase assez longue signifie est que l'entraînement doit nécessairement se produire en plusieurs parties, et que chaque partie doit être complètement développée et séparée avant de pouvoir être combinée efficacement. Ainsi Bardon suit le même schéma que dans le CVIM, d'un entraînement graduel et équilibré. L'étudiant apprend la façon de prononcer les 27 lettres, intégrant un pôle à la fois, et une fois que chaque lettre est maîtrisée, les quatre pôles d'une lettre sont alors combinés kabbalistiquement comme la première clef, à une seule lettre. Ensuite, une fois l'utilisation quadripolaire de toutes les lettres seules maîtrisée, à l'intérieur des royaumes physique, astral et mental, l'étudiant commence à travailler avec la deuxième clef , à deux lettres, etc.

La magie kabbalistique :

Ici Bardon définit la différence entre le travail préparatoire du mysticisme kabbalistique et la véritable magie kabbalistique. Par magie kabbalistique, il signifie en fait la parole kabbalistique. Par mysticisme kabbalistique, il signifie le travail du CVIM et celui des cinq premiers Degrés de la CVK. Ce dernier prépare les trois corps du kabbaliste et intègre les qualités universelles à un tel point qu'elles peuvent ensuite être utilisées de manière créative. Ce procédé transforme totalement l'être entier du kabbaliste et fait de lui ou elle une véritable réflexion du macrocosme.

Bardon pose ce qui suit : " Parler de façon kabbalistique signifie créer quelque chose à partir du néant ". Ceci n'est pas strictement exact bien que Bardon ne signifie pas qu'on doive prendre cela de façon strictement littérale. Comme j'y faisais allusion précédemment, en une occasion seulement " quelque chose a été créé à partir du néant ", pendant la création 'originelle' du macrocosme. Cependant, le kabbaliste travaille à l'intérieur du microcosme et par conséquent remanie simplement le " quelque chose " déjà en place en de nouvelles formes. Au sens figuré, cela peut être vu comme faire quelque chose à partir du néant, mais au sens propre ce n'est pas la même chose. Il est important que l'étudiant de la kabbale réalise cela dès le début, car sinon il y a danger de se tromper soi-même. Le kabbaliste est seulement l'agent de la Divine Providence, pas la plénitude de la Divine Providence elle-même.

Vers la fin de ce paragraphe, Bardon fait la déclaration, d'une certaine manière prémonitoire, qui suit : " Il est réservé à la seule Divine Providence de décider si je devrais être autorisé à publier systématiquement toute clef supplémentaire qui soit en rapport avec le micro et le macrocosme. Cela, bien entendu, dépend par-dessus tout du temps qu'il me reste à passer sur cette planète ".

Peu de temps après avoir écrit ce livre, Bardon fut incarcéré pour la dernière fois et mourut finalement en prison. Sa déclaration nous donne un aperçu intéressant de cette personne stupéfiante. Une des choses qu'elle nous dit est qu'il a refusé de connaître, ce qui était possible, son propre sort. En d'autres termes, il a choisi de ne pas connaître exactement son futur, même si un tel savoir lui était aisément accessible.

Je suspecte que ce que nous avons de la CVK est un premier jet d'un manuscrit que Bardon espérait affiner. Il a bien sûr ses points obscurs et, ainsi que le note Dieter Ruggeberg, le manuscrit original a disparu. Il y a des parties de la CVK qui, en apparence, contredisent d'autres parties -- même si ces contradictions apparentes se résolvent au fur et à mesure de l'étude -- et il y a des passages dans lesquels il semble que Bardon a essayé plusieurs façons de faire passer une certaine chose, se répétant ainsi. Toutes ces choses auraient, je suppose, été rectifiées avec la réécriture du texte.


DEUXIEME  PARTIE : PRATIQUE


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Un compagnon dans l'étude de Franz Bardon

Version originale © 2002 par Rawn Clark

  Version Française © 2003 par Josuah Hutchinson

Préface de L'Auteur

Introduction à Oeuvre

Rawn's Commentaire Sur
LE  CHEMIN  DE  LA  VÉRITABLE  INITIATION  MAGIQUE

Introduction et théorie

PREMIER DEGRÉ     

SECOND DEGRÉ

TROISIÈME DEGRÉ 

QUATRIÈME DEGRÉ

DEGRE CINQ

DEGRE SIX

DEGRE SEPT

DEGRE HUIT

DEGRE NEUF 

DEGRE DIX

Rawn's Commentaire Sur
La Pratique de la Magie Evocatoire

Commentaire

Rawn's Commentaire Sur
LA CLEF DE LA VÉRITABLE KABBALE

Introduction et Theorie

Degre I - V

Degre VI - XII