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Rawn's Commentaire sur
La Pratique de la Magie Evocatoire


Version originale © 2002 par Rawn Clark
Version Française © 2003 par Josuah Hutchinson


Introduction :

Je commencerai ce commentaire du second livre de Bardon La Pratique de la Magie Evocatoire (PME) par une mise en garde : je n'offrirai aucun conseil pratique à l'étudiant vis à vis du travail évocatoire lui-même. En fait, mes commentaires vont porter sur des remarques bien souvent obscures de Bardon, afin de les rendre plus compréhensibles au lecteur passif. Je ne pourrai donner aucun bon conseil à l'étudiant qui est correctement préparé, c'est-à-dire qui est suffisamment avancé dans son art.

Les commentaires que je propose sont issus de ma propre expérience dans la pratique évocatoire et ne sont pas basées sur des théories ou des spéculations.

Comme le dit Bardon dans ce livre et ailleurs, seul l'étudiant qui a complété le niveau Huit de son premier volume Chemin de la Véritable Initiation Magique (CVIM) ou a reçu un niveau initiatique équivalent par quelque méthode que ce soit, peut être considéré comme apte au travail de l'évocation.

Même ainsi, le mage n'ayant complété que le niveau Huit du CVIM se retrouvera face à de grandes difficultés concernant l'évocation. Au commencement de toute opération de magie cérémonielle, le magicien doit être capable d'élever sa conscience au point de pouvoir agir comme un Dieu, mais la véritable communion avec le divin n'est pas atteinte avant le niveau Dix. Donc, afin de pouvoir exploiter la totalité du potentiel de son art, un magicien doit avoir atteint le niveau Dix. Cependant, cela n'empêche pas un initié de niveau Huit d'être au moins capable de commencer la pratique de l'évocation.

La raison de tout cela est qu'un magicien qui a complété le niveau Huit sera maître se son mental, des Eléments, de l'Akasha et des Fluides. Arrivé à ce stade, le magicien possèdera toutes les capacités rudimentaires requises pour fonctionner à un niveau similaire à celui d'un Dieu. Ainsi, le magicien en saura assez sur l'unité avec le divin afin de pouvoir au moins fonctionner au niveau de l'évocation mentale, voire astrale. Lorsque l'étudiant progressera au niveau Neuf et plus particulièrement au niveau Dix, il aura plus de facilités à pratiquer l'évocation.

Beaucoup décidèrent d'ignorer l'avertissement de Bardon à ce sujet, de fait leurs résultats sont plutôt douteux. J'espère, cher lecteur, qu'à travers les commentaires qui vont suivre, il t'apparaisse clairement les raisons de cela.

Tout d'abord, je pense qu'il est important de bien faire la différence entre les termes " évocation " et " invocation " car les deux sont trop souvent utilisés indifféremment l'un de l'autre. L'Invocation, c'est attirer quelque chose dans son propre conscience ou dans le cercle magique lui-même. L'Evocation, au contraire, c'est attirer quelque chose de façon extérieure, ou dans le triangle magique. Quelque chose qui est évoqué ne pénètre jamais la cercle magique ou la conscience du mage.

De nombreux rituels débutent par l'invocation d'une divinité. Ainsi, le ritualiste attire la présence d'une entité extérieure dans sa propre conscience et dans son cercle magique. La raison de cet acte est que le ritualiste suppose que cela lui apportera un afflux supplémentaire de pouvoir pour activer son rituel. En d'autres termes, quelque chose qui est invoqué est toujours une chose extérieure attirée à l'intérieur du pratiquant. Ainsi, par exemple, les exercices du CVIM d'accumulation des Eléments sont une forme d'invocation.

PME ne traite pas d'invocation. Son seul sujet est l'évocation : amener un être extérieur à se manifester extérieurement. A aucun moment de telles entités ne sont attirées dans la conscience du magicien.

Ceci peut sembler n'être qu'un détail à ce stade, mais j'espère rendre clair à quel point cela est important tout au long de la pratique évocatoire. A aucun moment lors de l'évocation magique le magicien invoque, pas même la divinité, mais j'expliquerai ceci plus en détail après.

Il y a eu, bien sûr, de nombreux livres écrits sur l'évocation, et chaque école occulte enseigne sa propre version de cet art. Mais jamais encore tant de détails sur la véritable pratique n'avaient été révélés, et jamais de façon si évidente. La raison principale en est le manque de compréhension : de la part des auteurs, ainsi que des lecteurs de leurs livres. Pour le lecteur passif, il est presque impossible de comprendre l'évocation de façon autre que superficielle, et purement intellectuelle. Aussi je vous avertis de suite : il ne vous servira à rien de lire PME ou ce commentaire si vous n'avez pas au moins lu le premier livre de Bardon, CVIM, quel que soit le nombre de livres que vous auriez pu lire sur le sujet.

Une école de pensée indique que l'évocation n'est rien d'autre qu'une ancienne forme de psychothérapie. Malheureusement, il est difficile de réfuter un tel principe compte tenu que c'est effectivement le seul résultat que quelqu'un suivant cette approche standard obtiendra. La raison étant que si une personne non initiée tente de pratiquer l'évocation, les seules choses qu'elle pourra probablement évoquer son celles qui se trouvent à l'intérieur de sa propre psyché. Bien que ceci puisse être thérapeutique, la plupart du temps l'évocateur est induit dans l'erreur de penser que les entités évoquées sont en fait des êtres extérieurs et non pas évoqués depuis sa propre imagination.

Le véritable magicien, toutefois, n'est pas trompé par sa propre psyché et est capable de reconnaître les illusions. Seul une telle personne peut véritablement évoquer un être extérieur.

PREMIERE PARTIE

La Magie :

Ici, Bardon explique au lecteur ce qu'il entend par le terme " magie ". Il y a deux points dans cette section que j'aimerai développer.

Le premier est la différentiation entre la magie " noire " et la magie " blanche ", bonne ou mauvaise. Comme il le précise, le concept de bien et de mal n'est pas prédominant pour le magicien qui comprend que l'univers est un tout unifié, et non pas l'opposition de deux parties. Selon la perspective hermétique, classer les choses en camps opposés de bien et de mal est secondaire par rapport à la distinction personnelle entre le juste et le faux. Le Bien et le Mal sont tous deux des jugements subjectifs que nous portons sur les divers tournants marquant notre vie, mais aucun des deux n'existe en tant que qualités inhérentes et objectives. Toute chose qui est n'est que parce que telle est la volonté de la Divine Providence.

Il est important que le magicien comprenne bien cela avant de s'attaquer au travail de l'évocation car cette connaissance affectera sa relation avec les entités qu'il rencontrera. Certaines de ces entités seront déplaisantes et troublantes mais cela n'aura rien de bon pour ces créatures si le magicien part du principe qu'elles sont " mauvaises " par nature. Cela n'aura d'autre effet que de créer une barrière qui placera l'entité dans un désir de rébellion, et qui sera infranchissable pour le magicien.

L'évocateur doit comprendre que toute créature est égale aux yeux de la Divine Providence.

Le second point que j'aimerai développer est la distinction que Bardon fait entre le " sorcier " et le Mage. Beaucoup ont adopté le terme de " sorcier " comme honorifique, de sorte que cette distinction soit souvent difficile à faire pour un lecteur moderne. Pour Bardon, un sorcier est moins qu'un vrai Mage, pour la bonne et simple raison qu'un sorcier ne contrôle pas les forces qu'il manipule. Un exemple de ce que Bardon nomme la sorcellerie : lorsqu'un novice apprend un rituel et des formules magiques et les emploie sans avoir au préalable apprit leur signification ou la façon dont leurs effets se réalisent. En d'autres termes, le sorcier est dépendant du savoir et du travail des autres en ce qui concerne l'efficacité de sa " magie ".

Le vrai Mage, d'un autre côté, connaît les lois universelles et travaille directement avec les forces de la nature pour obtenir les effets de sa propre magie.

Cette distinction est très importante lorsque l'on en vient à l'art de l'évocation. Même parmi le cercle des étudiants modernes du CVIM se dressent de possibles pratiques de sorcellerie. Par exemple, il fut dit à de nombreux étudiants de se faire un talisman correspond à un esprit nommé Emrudue. Ceci n'est rien d'autre que de la sorcellerie (tout particulièrement au regard de la " découverte " de Stejnar à propos de la façon d'encoder les noms que Bardon employait) car l'étudiant n'a aucune compréhension véritable de ce qu'il fait ni des conséquences de son acte.

De la même façon, les écoles et ouvrages occultes qui enseignent au novice des rituels complexes reposant sur des mots ou des mouvements spéciaux ne sont rien d'autre que des formes de sorcellerie. Car aucun mot qui ne soit complètement compris par l'étudiant ne doit être employé durant un acte magique. Heureusement pour le novice, ces pratiques tiennent plus du théâtre que de la véritable sorcellerie.

Une autre distinction importante est que le sorcier ne cherche que pouvoir et gloire au lieu de l'évolution spirituelle. En conséquence, le chemin de la sorcellerie ne résulte qu'en une faible (voire nulle) évolue spirituelle.

En conclusion à cette partie, il est bon que le lecteur sache que lorsque Bardon parle de " prestidigitation ", il fait référence aux tours de mains accomplis par les magiciens de scène.

Les Auxiliaires en Magie :

Ici, Bardon cherche à expliquer les bases rationnelles des divers auxiliaires et instruments magiques. Il y a là d'importantes choses que le lecteur doit prendre en considération.

Tout d'abord, un instrument magique n'a pas, de façon générale, un pouvoir qui lui soit propre. Le pouvoir et l'efficacité d'un instrument viennent directement du Mage. Ainsi, un instrument hérité par quelqu'un n'aura pas de pouvoir particulier tant que le bénéficiaire ne l'aura pas chargé de son propre pouvoir. De même, l'instrument ne pourra pas être exploité ou utilisé par quelqu'un d'autre que le magicien y aillant instillé son pouvoir.

Ensuite, un instrument préparé magiquement doit être traité de façon respectable. Par exemple, de nombreux groupes disent que l'on peut utiliser un couteau de cuisine en guise d'Athamé magique puis le remettre dans son tiroir pour usage normal. Techniquement, cela pourrait être possible. Néanmoins, cela sera peu pratique, puisque le couteau devrait être chargé à chaque fois qu'il serait utilisé de façon rituelle.

Un instrument magique croît en puissance à chaque fois qu'il est utilisé. Mais ce pouvoir ne peut jamais dépasser celui de la personne qui porte l'objet. Tout ce qu'un instrument puisse faire, c'est faire gagner du temps au ritualiste.

Pour l'étudiant du CVIM, charger un objet magique n'est pas très difficile. Il s'agit juste de remplir l'instrument avec l'intention, le Fluide, l'énergie ou l'Elément adéquat, en suivant les méthodes apprises dans le CVIM. Nous aborderons un peu plus loin les détails propres à la création des instruments, mais l'aspect primordial à ce stade est de savoir que chaque instrument doit être en accord avec les capacités et la compréhension spécifique du mage.

Tous les livres parus jusqu'alors traitant avec précision de la forme ou de la couleur idéale d'un instrument, ou des sceaux et mots devant y être inscrits, tous sont un ramassis d'erreurs. Ce genre de choses ne dépend que tu bon vouloir de l'individu et ne confèrera en aucun cas des pouvoirs spéciaux à l'objet si le Mage n'en comprend tous les aspects parfaitement.

En essence, l'instrument est une extension de ce qui est déjà présent à l'intérieur du magicien, et il doit refléter ceci avec précision. Ainsi, les instruments d'un magicien seront, par nature, différents de ceux d'un autre magicien. La seule similarité obligatoire sera dans la nature de leurs fonctions spécifiques.

Il est toujours préférable que le Mage fabrique ses instruments de A à Z. Bien que cela puisse être facile pour certains instruments, d'autres peuvent présenter des difficultés. Par exemple, la création d'une épée magique peut être audelà des capacités du Mage, qui devra alors en acheter une toute faite. Mais cela n'a que peu de conséquence en soi puisque c'est le fait de charger un instrument qui lui confère sa réelle force. Cependant, si un instrument est acheté dans le commerce, il doit avant tout être purifié de tous les résidus émotionnels et spirituels qu'il a absorbé durant sa création, avant qu'un réel enchantement puisse être effectué.

Le dernier point que j'aimerai soulever concerne l'attitude du Mage vis à vis de ses instruments magiques. L'instrument est utilisé pour amener rapidement un Mage jusqu'à un certain niveau de conscience. Le magicien n'invoque pas le pouvoir ou l'idée attachée à l'objet dans sa propre conscience. L'instrument ne fait qu'agir comme un tremplin afin que la conscience du Mage atteigne le niveau requis.

Par exemple, lorsque l'on utilise la baguette magique, l'énergie n'est pas tirée de la baguette en elle-même, mais plutôt du magicien, et projetée à travers la baguette, une fois que celle-ci a permis à la conscience du Mage de s'élever au niveau de l'énergie spécifique qu'il souhaite utiliser. Le Mage n'invoque pas l'éveil de cette énergie à travers la baguette, mais plutôt élève sa propre conscience de cette énergie, et la manipule alors grâce à la baguette. Ceci peut être un concept délicat à comprendre (délicat à décrire, en tout cas), mais son sens deviendra évident au cours de cette lecture.

Le Cercle magique :

Comme je l'ai dit plus haut, le mage n'invoque rien lors d'une évocation, pas même le divin. Mais ici Bardon nous décrit le cercle magique en des termes qui peuvent paraître identiques à ceux qu'il utilise lors du procédé d'invocation du Divin qui ouvre de nombreux rituels communs.

Si le cercle magique est en effet une représentation de la compréhension personnelle qu'à le mage du Divin ou de l'univers, il n'est pas utilisé ici comme moyen d'invocation. En fait, et c'est pour cela que la pratique du CVIM est importante ici, le cercle magique n'est qu'une clé que le magicien utilise pour accroître sa propre conscience. En bref, le mage, au lieu d'invoquer le Divin, doit élargir sa propre conscience jusqu'à ce que celle ci se confonde avec le Divin. C'est ce qui est sous-entendu lorsque l'on dit que le mage agit comme une Divinité à l'intérieur du cercle magique. Ce n'est pas une invocation depuis l'extérieur, mais plutôt une élaboration intérieure.

Comme Bardon le fait remarquer, il y a autant de façon de tracer un cercle magique qu'il y a de magiciens. Les livres et les écoles enseignant à l'élève comment un cercle doit être construit pour être parfait sont tous inutiles pour un mage hermétique. Le cercle du mage doit concorder exactement avec la compression qu'a le mage de l'univers et du divin. Ainsi, au fur et à mesure que cette compréhension arrivera à maturité le cercle changera-t-il lui aussi.

Un cercle banal, tel que vous le traceriez sur papier, n'a aucune valeur intrinsèque. Un cercle magique, lui, a un pouvoir intrinsèque, celui de protéger ou de servir de bouclier au magicien qui se tient en son centre. En substance, il agit comme une barrière face à toute force extérieure qui ne soit pas la bienvenue. Je ne vois aucune circonstance ou le mage serait susceptible d'inviter une autre entité à entrer dans son cercle magique, hormis ces alliés humains avec qui il pourrait travailler lors d'un rituel spécifique. En d'autres termes, un cercle magique, une fois qu'il a été tracé, n'autorise aucune intrusion. Toutefois, ceci ne limite en rien le magicien. En effet, le magicien peut voyager depuis son cercle magique vers n'importe quel royaume.

Bardon suggère de concevoir ce cercle physiquement ; bien que ceci puisse être sage pour le débutant, ce n'est toutefois absolument pas nécessaire. Un cercle magique peut tout aussi bien être tracé entièrement dans l'esprit du magicien, bien qu'un tel cercle soit moins fiable en ce qui concerne l'invocation. Plus exactement, un cercle magique a la forme d'une sphère. Cette forme est une représentation physique parfaite de l'infini, et donc du divin. Le cercle magique a un caractère multidimensionnel, et le cercle physique est simplement l'intersection entre la sphère magique et l'instant présent de l'espacetemps.

"Incanter" un cercle magique relève de deux opérations. La première consiste en l'opération mentale lorsque le mage étend sa conscience jusqu'au niveau du Divin. Ceci est effectué lors du traçage des composantes du cercle, tel que par exemple le cercle physique, les noms appropriés, les cantiques, les figures, etc.

La seconde opération est en fait la projection de la sphère d'énergie qui coupe le sol au niveau du cercle. Ce n'est pas à proprement parler une opération mentale puisqu'elle implique la projection réelle d'une énergie astra-mentale spécifique. Bardon décrit cette énergie grâce à une phrase très intéressante : "La puissance d'inclusion du cercle est généralement bien connu en magie magnétique."

Dans la tradition néo-Wiccane que je connais bien, l'énergie utilisée pour tracer un cercle est décrite comme étant le "feu bleu". Pour qui est capable de voir ce genre de manifestations, on s'aperçoit qu'il s'agit de la même énergie qui entoure la pleine la lune à minuit.

Il y a, bien sûr, de nombreuses méthodes pour concevoir un cercle magique. Celui qui a la possibilité de dédier une pièce entière à la pratique magique peut alors tracer un cercle permanent.

L'essence d'un cercle magique ne réside pas dans ses apparats physiques, mais plutôt dans la conscience du mage. Ainsi, il est possible de créer un cercle magique sans utiliser d'accessoires, mais ceci requiert une grande pratique. Le tracé du cercle évoluera au fur et à mesure que le magicien pratiquera jusqu'à devenir une opération élémentaire.

Lorsqu'un mage correctement entraîné trace un véritable cercle magique, il est réellement uni au le Divin et se tient ainsi au centre exact de l'univers. Sans cette faculté, le tracé d'un cercle n'est pas magique.

Le cercle magique est l'outil de base nécessaire à la pratique de la magie cérémonielle. C'est aussi le plus important. L'outil suivant le plus usité, surtout par l'évocateur, est le triangle magique. Un mage entraîné n'aura besoin d'aucun autre outil.

Le Triangle magique :

Comme je viens de le dire, le triangle magique le deuxième outil le plus important de l'évocateur. Sa nature est identique à celle du cercle magique en cela qu'il fait également parti des fondations de l'espace de travail de l'évocateur. Tandis que le cercle magique englobe l'infini et agit de façon à prévenir toute influence extérieure non désirée d'atteindre le mage, le triangle, de son côté, agit de façon à confiner et à recevoir l'entité évoquée. Cet emprisonnement est important lors du rituel d'évocation car il est peu sage de permettre à une entité évoquée d'être libre sur notre plan. De plus, il est quasiment impossible d'obtenir la matérialisation d'une entité évoquée sans ces limites.

Tout comme la figure géométrique du cercle, celle d'un triangle banal n'a aucun pouvoir inhérent. Mais, tout comme précédemment, le triangle possède son pouvoir spécifique. Grâce à la Loi d'Analogie, le triangle magique représente le pouvoir cohésif de la manifestation ou de la forme. Cela ne fait pas référence qu'aux formes composées de substance physique mais aussi à celles composées de substance mentale ou astrale.

De même que le cercle magique est en réalité une sphère, le triangle magique est en fait un tétraèdre. Le triangle magique est donc simplement le point d'intersection entre le tétraèdre et le plan physique de l'espace-temps.

Comme Bardon le précise, l'efficacité du triangle magique est liée à sa relation avec le chiffre trois. Un aspect important du triangle magique dont Bardon ne parle pas trop c'est que le triangle doit être tracé APRES que le cercle magique ait été érigé. En d'autres termes, pour avoir un quelconque effet, il doit être tracé tandis que le mage est uni avec le Divin. Ces deux facteurs (le niveau de conscience du mage et l'analogie avec le chiffre trois), plus l'énergie projetée lors du traçage du triangle font que le triangle est magique.

Une chose que Bardon oublie de dire à ce stade, c'est que le triangle magique ne doit jamais être placé à l'intérieur du cercle. Il doit pouvoir être facilement accessible depuis le cercle, mais doit se trouver à l'extérieur et dans la partie la plus appropriée. Bardon recommande de placer le triangle à l'Est.

Comme Bardon le précise, le triangle magique doit être élaboré dans les mêmes matériaux que le cercle magique. Cela peut paraître incohérent, mais je peux vous assurer qu'en pratique, ça ne l'est pas. De plus, le triangle peut être construit de la manière dont le souhaite le magicien. La seule règle est qu'il doit être constitué de trois côtés continus. Un triangle équilatéral est optimal pour la plupart des usages et est toujours orienté de façon à s'éloigner de l'intérieur du cercle magique.

Le cercle magique et le triangle magique servent tout deux à contenir tous deux les atmosphères requises à l'évocation. Le cercle magique contient l'atmosphère requise afin que le magicien se place en tant que Divinité, et le triangle magique contient l'atmosphère adaptée à l'entité évoquée.

Lors du rituel d'évocation, le miroir magique peut être placé à l'intérieur du triangle magique, de même qu'un condensateur de Fluides, le sceau de l'entité à évoquer, ou tout autre aide matérielle.

Le Brûle-parfum magique :

Le brûle-parfum magique est l'un des deux instruments ayant trait aux exigences atmosphériques du triangle magique et de l'entité qui y est évoquée. Cet autre instrument est la lampe magique, mais comme vous le verrez dans mon commentaire à propos du brûle-parfum magique, la lampe n'est pas strictement obligatoire. Enfin, même le brûle-parfum n'est pas strictement obligatoire : la seule chose qui soit essentielle, c'est l'atmosphère elle-même.

Pour que l'encensement soit véritablement efficace, le magicien doit toujours conserver son union avec le Divin. Avant de débuter le processus d'encensement (par exemple, la création d'une atmosphère propice au traçage du triangle), le mage doit tout d'abord charger l'espace de façon appropriée. S'il évoque une entité élémentaire, la pièce (ou l'espace) doit être empli de l'Elément ou du Fluide correspondant. S'il évoque une entité extraterrestre d'une des sphères planétaires, alors la pièce doit être chargée avec la Lumière colorée appropriée, etc. Sans une charge appropriée telle que celle-ci, une véritable évocation serait impossible.

La seconde phase du processus d'encensement est de moindre importance. C'est à ce moment que le brûle-parfum entre en jeu lors de l'allumage de l'encens adéquat. C'est une aide non négligeable à la manifestation physique de l'entité évoquée si elle désire prendre une apparence physique. En effet, l'encens fourni la substance physique nécessaire afin que l'entité puisse se combiner en une forme physique. C'est aussi d'une grande aide à l'élévation de la conscience du magicien.

Le choix de l'encens adéquat relève entièrement de l'étudiant : il y a de nombreux livres sur le sujet. L'une des meilleures méthodes pour déterminer le choix de l'encens reste encore de demander à l'entité à évoquer, par projection mentale, quel parfum elle préfère.

La forme spécifique du brûle-parfum est aussi pertinente. Un simple récipient peut faire l'affaire si le mage s'en contente. La plupart préfère un instrument plus ornementé, mais dans en fait, seul le côté pratique importe. La possibilité que le brûle-parfum renforce la concentration du mage via son symbolisme est secondaire.

Le Miroir magique :

Si l'on considère le cercle et le triangle magique en tant qu'instruments d'évocation primaires, le brûle-parfum et autres outils concernant l'atmosphère comme secondaires, alors le miroir magique appartient à une catégorie tertiaire. Cette catégorie d'instrument est plus particulièrement en rapport avec l'attraction de l'entité à l'intérieur du triangle magique. Ainsi trouve-t-on également dans cette catégorie les sceaux des diverses entités.

Accessoirement, le miroir magique peut servir de portail permettant de projeter son corps mental sur le plan de l'entité à évoquer. (Cet usage du miroir magique est traité dans les chapitres Huit et Neuf du CVIM).

Le miroir magique peut aussi être utilisé comme soutient en vue de maintenir l'atmosphère adéquate. En fait, un évocateur, durant son entraînement, peut tout à fait employer plusieurs miroirs, dévouant une fonction particulière à chacun d'eux. Par exemple, le mage pourra utiliser un miroir pour servir de plate-forme permettant à l'entité de se manifester, et un second pour maintenir la charge atmosphérique. Cependant, un miroir magique n'est nullement obligatoire, puisque le mage entraîné pourra remplir toutes ces fonctions sans l'aide d'un instrument.

Lors d'une évocation, il peut être demandé à l'entité évoquée de se matérialiser à travers le miroir magique, mais seulement si ce-dernier est placé à l'intérieur du triangle magique. Bardon parle également de la possibilité de le placer au sommet du triangle (à l'extérieur des limites de celui-ci) mais ceci uniquement dans les cas où le miroir sert à entretenir l'atmosphère ou à fournir une quantité supplémentaire d'énergie à l'entité. Pour la plupart des utilisations atmosphériques, il peut être placé n'importe où dans le lieu de rituel.

Le type de miroir utilisé ne dépend que du choix du mage. Le mieux est bien sûr d'avoir un condensateur fluidique tel que le décrit Bardon dans le CVIM, mais dans la plupart des cas, un miroir plus simple peut suffire.

La Lampe magique :

La lampe magique appartient à la seconde catégorie d'instruments car elle concerne l'atmosphère du rituel. Bardon explique clairement l'utilisation de cette lampe ainsi que son efficacité. Je suis d'accord, je la trouve très utile afin de maintenir la couleur choisie pour l'atmosphère, ce qui permet d'orienter ma conscience vers autre chose lors du rituel.

On peut utiliser plusieurs lampes lors d'un seul rituel si désiré. Par exemple, le mage pourrait disposer sept lampes vertes autour du triangle (ou ailleurs) lors de l'évocation d'une entité de Vénus.

Comme pour le brûle-parfum, la forme de la lampe magique est déterminée plus selon des critères fonctionnels qu'esthétiques.

Même si les lampes électriques ont un aspect plus pratique, Bardon met en garde contre leur usage. Il soulève ici un point tout à fait acceptable pour le mage moderne : les champs électromagnétiques exercent une force susceptible d'interrompre de nombreuses opérations magiques délicates, parmi lesquelles l'évocation. Ceci doit être pris en considération par tout magicien vivant dans une maison dont les murs sont parcourus de câbles électriques.

La Baguette magique :

La baguette magique appartient à une quatrième catégorie d'instruments servant à exprimer le pouvoir du mage. Les autres objets de cette catégorie sont par exemple l'épée, le couteau (ou la dague, ou l'athamé) le trident, la cloche, la robe magique, etc.

La baguette est l'instrument le plus couramment associé au magicien de part le folklore, et c'est en effet un outil très utile. Mais il n'est pas strictement obligatoire, car dans la plupart des cas, un doigt pourra parfaitement suffire pour diriger toute énergie que le magicien met en oeuvre. La forme de la baguette symbolise la ligne droite, l'extension de la volonté.

Le magicien devrait fabriquer sa baguette de ses propres mains, et l'empêcher de tomber dans les mains de quelqu'un d'autre. La ou les baguette(s) magique(s) d'un mage devrai(en)t, si possible, être détruite(s) avant le décès du mage.

La forme et la matière de la baguette ne dépendent que de ce dont le mage a besoin et de la créativité mise en oeuvre lors de sa fabrication. Ici, la fonction est aussi importante que l'esthétisme. L'évocateur moyen est supposé avoir plusieurs baguettes, chacune étant dévouée à une pratique ou à une attente spécifique.

Bardon a fait un admirable travail de description sur quelques-unes des possibilités, aussi ne m'étendrais-je pas plus loin sur le sujet.

L'Epée magique, la Dague et le Trident :

Ces trois instruments sont en fait des variations autour d'une même idée : représenter l'autorité du mage. Ils appartiennent à la quatrième catégorie suscitée, celle des outils servant d'extension ou d'expression de la volonté du magicien.

A la base, ces armes sont employées lors d'évocations d'entités inférieures, "démoniaques", qui ont tendances à être indisciplinées. Mais aucun mal n'est fait si l'épée est en permanence arborée passivement comme un symbole de son autorité, qu'elle soit portée lors d'un rituel ou non.

Faire une épée, une dague ou un trident soi-même est généralement assez difficile. Si un tel outil est acheté dans le commerce, il doit alors être précautionneusement nettoyé de tout résidu astra-mental inhérent à sa fabrication, avant d'être décoré et chargé par le magicien lui-même.

Ces outils doivent être chargé de Lumière, et ce en suffisance de sorte qu'ils puissent clairement représenter l'autorité du magicien. Si un mage est dans l'impossibilité de charger une épée de cette manière ou n'a pas l'autorité nécessaire pour charger l'épée, alors il ne devrait pas créer un tel objet ni même l'utiliser. Toute être susceptible d'être la cible de l'épée pourrait alors instantanément savoir si le mage possède réellement l'autorité qu'il prétend affirmer par son épée. Si tel n'est pas le cas, l'entité percevrait cela comme un vulgaire cure-dent et redoublerait de violence.

Comme Bardon le fait remarquer, ces outils peuvent aussi servir d'armes de défense. Correctement chargés, ils peuvent repousser voire même détruire toute influence troublante qui pourrait envahir la sphère de la cérémonie rituelle. En fait, le couteau ou la dague sont les armes parfaites à utiliser pour un bannissement.

La forme de l'épée ou de la dague est similaire à celle de la baguette en cela qu'il s'agit d'une ligne droite. La baguette place l'emphase sur l'extrémité de la ligne, tandis que l'épée la place sur le côté de la ligne, son tranchant et sa capacité à couper. A cet égard, les baguettes ont attrait au Soleil, l'épée ou la dague à Mars. Elles expriment toutes le pouvoir, mais de façon et à des degrés différents.

La Couronne magique, la Coiffe ou le Bandeau :

Il s'agit de la partie septentrionale de la robe du magicien (c'est à dire celle que le magicien porte tout au long du rituel) ; ces objets appartiennent à la quatrième catégorie. La couronne est à double fonction : c'est tout d'abord l'affirmation de l'autorité du mage auprès de tous ceux qui peuvent la voir, et c'est aussi une aide à l'élévation de sa propre conscience.

Chronologiquement parlant, le mage arrange en premier lieu les accoutrements nécessaires avant d'enfiler sa robe magique. L'ornementation du corps est une introduction à l'élaboration du cercle magique, et facilite l'opération d'élévation de la conscience du mage.

La couronne ou le bandeau représente la maturité du magicien, et est bien souvent accompagné d'un serment de la part du mage, jurant sur l'objet de toujours suivre les idéaux les plus élevés. Un magicien peut, s'il le désire, avoir plusieurs de ses couvre-chefs, mais il est préférable de n'en avoir qu'un seul qui serve à tous les usages.

Ce genre d'objet doit être fabriqué par le mage lui-même, et avec les matériaux les plus fins auxquels il puisse avoir accès. Ils doivent être de grande beauté, couverts des symboles qui semblent les plus pertinents au mage dans sa compréhension du Divin. Le mage doit être familier de tous les symboles apparaissant sur le couvre-chef ; si tel n'est pas le cas, l'objet ne doit pas être utilisé.

Le couvre-chef du mage doit être traité avec le même respect qu'une relique sainte, car ceci accroît considérablement son pouvoir. Le mage ne devra jamais la porter de façon inappropriée. Cet objet, de même que tous les éléments de la robe du mage, doivent être détruits avant son décès.

La Tunique magique :

C'est peut être le plus intime atours du mage, sa seconde peau. Le magicien devrait tout faire pour la fabriquer de ses propres mains. Pour le couturier débutant, les boutons ne sont pas nécessaires puisque la tunique peut tout aussi bien être enfilée par dessus les vêtements.

Si cela est possible, le tissu, le fil et l'aiguille devront être nettoyé de tout résidu astra-mental consécutif à leur fabrication avant que la tunique ne soit conçue. Lors de la conception, l'esprit du mage doit être entièrement focalisé sur l'opération en cours, et sur la signification magique de la robe. Ainsi, l'Idée sera-t-elle attachée à la tunique grâce à chaque couture.

Bardon met en garde sur le fait que la tunique ne doit être vue ni touchée de personne, à l'exception des personnes travaillant avec le mage lors d'un rituel. Elle ne doit être portée que pour accomplir des actes magiques. D'un point de vue pratique, le mage prendra soin de se confectionner au moins deux robes : une utilisée lors d'opérations magiques normales, et une réservée uniquement aux évocations. De la soie violette fera parfaitement l'affaire dans tous les cas (seule la soie devrait être utilisée pour les tuniques, il est plus facile de travailler la soie brute).

La robe magique symbolise la pureté du mage vis-à-vis des autres entités, mais aussi contribue à l'extension de sa conscience. Tout comme le bandeau, la robe doit être considérée comme une relique sainte, et doit toujours être conservée avec précaution lorsqu'elle n'est pas utilisée.

La Ceinture magique (ou Cincture) :

Ceci vient compléter la robe magique. Le symbolisme de la ceinture magique est celui d'une ligne droite qui a été courbée grâce à la volonté du mage et fermée en un cercle aux extrémités jointes. C'est le Ouroboros, le serpent qui se mord la queue.

La ceinture magique représente l'Equilibre des Eléments au sein de l'adepte, équilibre gagné grâce à un dur labeur. Si l'équilibre n'a pas été atteint, alors la ceinture magique n'est rien d'autre qu'un joli ornement qui convient mieux au théâtre qu'à un rituel magique.

La ceinture magique sangle ensemble tous les pouvoirs et toutes les capacités du mage, ainsi, un serment lui est également adressé lors de sa consécration. De bien des façons, elle est en relation avec l'Elément Terre et à sa faculté de condenser les choses et de lier une chose à une autre.

Peu importe la substance dans laquelle la ceinture est taillée, du moment qu'elle est faite par le mage lui-même. Bien sûr, elle doit esthétiquement correspondre au reste de la robe, mais ce genre de détails ne dépend que de l'individu. C'est une bonne idée de faire la ceinture dans un matériau susceptible d'être un Condensateur Fluidique, mais ce n'est absolument pas une obligation puisque sa signification ne prend de sens qu'aux yeux du magicien.

Qu'elle se ferme par une boucle, un bouton ou un nœud n'a que peu d'importance. Je préfère la nouer, pour plus de rapprochement avec le symbolisme auquel je veux la rattacher. Avec une ceinture nouée, vous pouvez également ajouter un aspect supplémentaire pour renforcer le symbolisme désiré, à savoir la position du nœud (sur le devant, derrière, sur le côté).

Autres instruments magiques :

Là, Bardon dresse une liste d'autres objets magiques possibles. Certains n'ont rien à voir avec les rituels d'évocation, mais d'autres sont de grande valeur dans cette pratique.

Ces instruments sont :

1) Le crayon, l'encre, la plume, les bougies, le fil, le tissu, le papier, les couleurs, et l'huile de consécration. Ces objets importants sont relatifs à la conception des autres instruments, sceaux, etc. Chacun de ces objets est consacré et chargé, et réservé exclusivement à un usage rituel.

2) Le sel, l'encens, le calice (la coupe), la patène, le fouet et la cloche. Ces objets ci font activement parti du rituel. Bien qu'ils ne soient pas strictement nécessaires lors d'une évocation, ils ont une grande importance dans d'autres cérémonies (tout particulièrement la consécration des objets magiques majeurs). Bien que les quatre premiers soient relativement bien connus, les deux derniers requièrent quelques explications.

Le fouet ne doit pas être trop grand et doit, de préférence, être manufacturé par le mage. Sa fonction est identique à celle d'une épée ou d'une dague, mais la manifestation de l'autorité ne passe pas par une menace mortelle.

La cloche magique est un outil fascinant. J'en utilise plusieurs en accord avec le but de mes rituels, et je les trouve extrêmement efficace. Le son d'une cloche est pénétrant, et peut totalement transformer l'ambiance de l'espace rituel. Une cloche émettant une certaine note et ayant une certaine résonance peut facilement être employé comme moyen rapide pour évoquer une entité particulière, si un tel accord a été passé entre le mage et l'entité en question.

Bardon nous signale que la cloche doit être constitué d'électro-magicum mais selon ma propre expérience, cela n'est pas nécessaire. J'utilise des cloches faites soit en cuivre, soit en argent, et j'en ai toujours été pleinement satisfait.

3) La chaîne magique. Cet objet appartient à la catégorie de la robe magique, de même que les bijoux rituels, tels que les anneaux, les bracelets, les pendentifs, les broches et les boucles d'oreilles. Chacun reflète les réalisations du mage ; par exemple, la chaîne symbolise le lien entre le mage et la fraternité des magiciens.

On en vient toutefois à une certaine exagération dans les parures rituelles. Malheureusement, de nombreux magiciens modernes en viennent à penser que porter tout un tas de quincaillerie accroîtra leur pouvoir. En réalité, tout ce que cela implique est que l'entité évoquée saura au premier coup d'œil que le mage n'est pas aussi puissant qu'il le prétend. Mon avis est que plus on fait simple, mieux c'est. Toute entité évoquée pourra immédiatement percevoir le véritable avancement du mage, et une parure excessive (et non justifiée) ne joueront pas en faveur des sentiments de l'entité envers le mage. Cette forme d'ornementation n'est uniquement là que pour maintenir l'état d'esprit du mage.

Bardon oublie de mentionner un objet : le bâton magique. Cet instrument est similaire à la lampe magique, en cela qu'il symbolise la sagesse du mage. La lampe traduit cela part sa capacité à illuminer ce qui l'entoure, le bâton, lui, la traduit dans sa solidité, sa force pratique. Le bâton magique représente également le long labeur de l'adepte et implique une certaine maturité. La sagesse est le fondement de la force de l'adepte.

De même que la cloche, le bâton magique peut être utilisé comme un instrument pour marquer le rythme lors d'un rituel. Il peut aussi servir de guide lors de l'élévation de la conscience à travers les plans. Par exemple, le mage peut taper le sol avec le bâton autant de fois que la valeur numérique cabalistique de la sphère qu'il doit atteindre.

Il y a quasiment, bien sûr, une infinité de façon de fabriquer des accessoires magiques. Leurs nombres ainsi que leurs utilité ne dépend que des besoins du pratiquant.

Le pentacle, le Lamen ou Sceau (Sigil , Talisman, etc.) :

Bien que ces choses furent regroupées par Bardon, elles sont vraiment distinctes les uns des autres et ont des fonctions différentes.

Le pentacle magique représente un pouvoir universel, et est généralement déployé lorsque le pratiquant sent qu'il a besoin de plus de pouvoir ou d'influence sur l'entité évoquée. Le pentacle doit être gardé à portée de main, à l'intérieur du cercle magique.

Le lamen est un des autres symboles de l'autorité du mage, appartenant à la catégorie de la garde-robe. Il est semblable à l'épée, à la dague ou au fouet, mais à un niveau plus spirituel ou mental, et représente une moindre menace. Le lamen est porté par le mage, et reste donc à l'intérieur du cercle magique durant le rituel.

Le talisman, lui, est exhibé lorsque le magicien ressent le besoin d'être protégé. Il évoque le pouvoir protecteur d'une entité spécifique, d'une divinité ou d'un Concept. Lui aussi est gardé à portée de main (dans une poche par exemple) à l'intérieur du cercle magique.

Le sigil (sceau), dont Bardon ne parle pas dans cette section, est un des moyens pour appeler l'entité à l'intérieur du triangle magique. Le sigil (sceau) est, c'est le cas de le dire, la signature le l'entité et il peut être utilisé comme un portail à travers lequel l'entité nommée peut être appelée et venir sur notre royaume. Lors d'une telle opération, le sigil (sceau) est dessiné magiquement sur papier ou sur tout autre support et placé au centre du triangle magique.

Le Livre des Formules Magiques :

Ce nom n'est pas approprié ; il serait préférable de dire "le Journal Magique", car c'est réellement un journal retraçant les expériences du mage. Certains le nomment "le Livre des Ombres". Je n'insisterai jamais assez sur l'importance de tenir un tel journal. C'est à l'intérieur de ses pages que le magicien décrira précisément les procédés de construction et de consécration de chaque instrument, les plans et préparatifs de chaque rituel, plus le détail du déroulement du rituel, ainsi que le récit de chaque rituel effectué par le mage.

Cette prise de note est de grande valeur pour le mage en cela qu'elle lui permet de revenir en arrière et d'analyser ce qu'il a fait. C'est également une sorte de répertoire pour le cas où le magicien voudrait reprendre contact avec l'une entité avec qui il a travaillé au préalable.

Comme le remarque Bardon, le journal magique est une chose très personnelle et un grand soin doit être apporté au fait qu'il ne tombe pas en de mauvaises mains. C'est également l'un des objets qui doit être détruit avant la mort du mage.

Lorsqu'il parle des auteurs passés de grimoires ayant codés leurs écrits, Bardon nous dit "afin que la vérité, les concepts exacts et la spiritualité ne pussent jamais être connus du grand public, les formules secrètes furent truffées de nombreux mots codés dont le déchiffrage était réservé à celui qui avait la capacité de la faire." Ceci est très important vis-à-vis des écrits contenus dans PME de Bardon. Puisque la mèche a déjà été vendue, pour ainsi dire, je me permets de vous avertir sur le fait que Bardon aussi a utilisé un système de code relatif aux noms des entités des diverses sphères.  [Pour plus d'informations à ce sujet, consulter l'excellent site de Paul Allen sur Bardon à http://www.geocities.com/Athens/Forum/6243. Lisez l'article intitulé "Stejnar's discovery", vous y trouverez les révélations de Stejnar à propos du codage utilisé par Bardon, ainsi qu'un exposé de Tim Scott prouvant la validité des "découvertes" de Stejnar.]

Je suppose que si Bardon a fait cela, c'était pour offrir une protection à l'amateur non-initié. Ceci vint en renfort de son avertissement qu'il faut avoir atteint le niveau Dix du CVIM avant de se lancer dans la PME. En effet, quiconque a atteint un tel niveau sera rendra rapidement compte qu'un code fut utilisé et que les noms publiés tels quels sont inutiles.

Que le mage choisisse de coder les écrits de son journal magique ne dépend que de lui. L'encodage a de nombreux avantages. L'un d'entre eux, non négligeable, est qu'il peut agir comme un système d'abréviations facilitant la prise de notes.

Vers la fin de cette section, Bardon fournit un descriptif d'un rituel d'évocation. Il n'y a qu'une chose avec laquelle je ne sois pas d'accord dans ce descriptif : il s'agit de l'ordre des opérations. Une fois que j'ai tous les éléments en place, je préfère d'abord enfiler les éléments de la garde-robe (robe, ceinture, coiffe) avant de tracer le cercle magique. En d'autres termes, je placerai les opérations 13 à 16 juste après l'opération 5.

Le royaume des êtres spirituels :

Ici Bardon nous fourni un exposé très détaillé sur les divers plans ou sphères avec lesquels l'évocateur sera amené à travailler.

La première zone à laquelle nous sommes confrontés est la sphère de notre existence quotidienne. Ce royaume physique est exploré au Degré Huit du CVIM lors des voyages mentaux qui sont donc préparatoires à la PME.

Il est à noter à ce stade que quelqu'un ne peut pas évoquer une entité d'une sphère plus élevée que celle que son évolution lui permette d'atteindre, ni même voyager vers cette sphère. En d'autres termes, quelqu'un qui est suffisamment évolué pour atteindre la sphère de Mercure ne peut véritablement atteindre la sphère de Vénus tant qu'il n'a pas correctement exploré celle de Mercure. L'exploration et les interactions avec les entités d'une sphère sont ce qui permet à un mage d'accroître sa maturité.

La première des zones que l'évocateur étudie est celle qui "entoure la Terre". Dans la cosmogonie cabalistique, cette zone correspond à Malkuth, le Royaume (Malkuth englobe le royaume physique, mais seulement à son point le plus bas). De nombreux cabalistes affirment que toutes les sphères (les Séphiroth) se retrouvent à l'intérieur de chaque sphère. Ainsi, en Malkuth, il y aurait une Malkuth de Malkuth, une Yesod de Malkuth, une Hod de Malkuth, etc. Bardon nomme cela les niveaux de condensation.

Bardon indique que pour les habitants de ce royaume, ainsi que pour les adeptes qui l'explorent, "le concept de temps et d'espace n'existe pas". Ceci n'est pas totalement vrai, d'un point de vue absolu du terme. Le Temps (moment et durée) et l'espace (lieu spécifique) existent toujours, mais les liens avec ces concepts ne sont pas les mêmes que ceux que l'on partage dans notre vie quotidienne. En d'autres termes, le mage peut atteindre n'importe quelle époque ou lieu à l'intérieur de ce royaume, mais ne peut pas englober la totalité du temps ni de l'espace depuis l'intérieur du royaume. Le mage peut atteindre n'importe quel moment ou lieu spécifique de l'espace-temps, mais ne peut à plus d'un endroit spacio-temporel simultanément. L'éternité dépend de la sphère de Saturne et au delà.

Dans de nombreuses traditions païennes, il est dit que lorsque quelqu'un meurt, son âme devient partie intégrante de l'environnement, et se répand même sur le plan physique. D'un point de vue Hermétique, cette analyse est assez juste et peut facilement être mise en parallèle avec la description que fait Bardon des plans de résidence des âmes défuntes.

Tous les êtres se trouvant sur la zone englobant la Terre sont liés de façon directe l'univers physique. Ainsi trouvons-nous des esprits défunts en attente de leur incarnation suivante. C'est le royaume dans lequel le corps astral se décompose lentement. Nous trouvons de plus les esprits élémentaux et les esprits zodiacaux régnant sur les fonctions naturelles, etc.

Le royaume astral est le plus proche et le plus facilement accessible par le mage.

Puisqu'il s'agit du royaume où l'âme réside après la mort physique, il appartient au mage de l'explorer à fond et tout particulièrement de trouver l'endroit où il ira après sa mort. Un mage bien entraîné pourra transférer une partie de ses atours magiques, etc. jusqu'à ce lieu de résidence finale et pourra, s'il le désire, continuer d'influer sur le monde physique depuis ce lieu après son décès. On dit que certains ont pu maintenir une telle présence astrale pendant une période prolongée, accomplissant leur propre mission. Mais au bout du compte, même cette forme doit être abandonnée, et l'adepte doit se réincarner ou se libérer, avec la grâce de la Divine Providence, de la Roue des Réincarnations afin de s'unir totalement au Divin.

A la fin de sa discussion concernant la zone entourant la Terre, Bardon nous dit que "la zone de la Terre n'a nulle frontière, qu'elle s'étend à travers le cosmos et pas seulement au-dessus du globe de terre" . Cela peut paraître difficile à admettre, tout particulièrement parce que cette zone est nommée celle de la Terre. Mais ce titre, de même que tous les autres titres planétaires alloués aux sphères, n'ont rien à voir avec les planètes physiques elles-mêmes. Ce ne sont que de simples analogies.

Nous parlons de sphère terrestre afin de symboliser l'univers. Comme le dit Bardon, la zone entourant la Terre s'applique à l'ensemble du cosmos manifesté. Les autres zones, plus grosses, sont connectées à cette sphère terrestre via les sphères à l'intérieur des sphères que j'ai mentionné plus haut. Ainsi, lorsque l'évocateur appèle une entité de la sphère de Vénus par exemple, cette être devra descendre via la zone de Vénus jusqu'à la zone terrestre afin d'apparaître sur le plan physique. Par extension, le magicien doit avoir atteint le degré de maturité requis par la condensation de la Vénus de Malkuth afin de voyager jusqu'à la sphère de Vénus ou d'évoquer une entité de cette sphère.

Bardon continue en nommant les sept sphères restantes. Leurs équivalents cabalistiques sont :

             Lune = Yesod (Fondement) = n° 9
             Mercure = Hod (Gloire) = n°8
             Vénus = Netzach (Victoire) = n°7
             Soleil = Tipheret (Beauté) = n°6
             Mars = Geburah (Rigueur) = n°5
             Jupiter = Gedulah/Chesed (Grâce) = n°4
             Saturne = Binah (Intelligence) = n°3

Il y a toutefois deux sphères cabalistiques au-delà de Binah (Chokmah/la Sagesse et Kether/la Couronne) mais cela est sans intérêt pour l'évocateur puisque les "êtres" de ces sphères là n'ont pas de formes au sens propre et donc ne peuvent pas être évoquées. Il y a, bien sûr, des "royaumes" au-delà de Kether, nommés dans la cosmologie cabalistique sous le terme de "Ayin", mais ces royaumes sont si éloignés des lois de notre monde qu'ils sont réellement inaccessibles pour les êtres humains. Seule l'Unité est apte à appréhender ces "royaumes".

Avantages et inconvénients de la magie évocatoire :

Toute cette section n'a pas grand chose à voir, en fait, avec les avantages et les inconvénients de l'évocation. "AVERTISSEMENTS" eut été un meilleur titre. Ici, Bardon nous parle de la nécromancie, de la sorcellerie et des pactes, ainsi que de toutes les raisons pour lesquelles il ne vaut mieux pas s'aventurer sur cette voie sans une bonne préparation. A mon avis, cela montre à quel point Bardon était préoccupé par la sauvegarde du lecteur moyen.

Les Spiritus Familiares ou Esprits Servants :

Voici une discussion fort intéressante, puisque la plupart des anciens ouvrages sur le sujet nous disent que le but de l'évocateur est d'avoir une horde d'esprits servants (familiers) à son service. De nombreux grimoires vont même jusqu'à offrir de longues listes spécifiant combien de familiers tel ou tel démon a à son service, etc.

Mais comme Bardon le fait remarquer, ce n'est pas une obligation en évocation. Il est bien que l'évocateur puisse faire l'expérience d'un familier au moins une fois, mais cette pratique ne doit pas être poussée à l'extrême. Un familier peut être relativement utile pour accomplir certaines taches faciles, et peut sauver le mage un certain nombre de fois, cependant cela implique un certain nombre de responsabilités, et le mage pourrait très bien choisir de se débrouiller par lui-même. Compte tenu du temps et de l'effort requis par les rituels d'évocation, il est bon d'évaluer avec précision le gain de temps que le processus est susceptible d'engendrer.

J'aimerai faire remarquer que certains des êtres les plus grands pourront placer, de leur propre initiative, des esprits servants dans la sphère d'un mage, en guise de bénédiction. Cela ne requiert nullement l'attention du mage, et n'est jamais dérangeant.

Evocation Magique :

Bardon nous parle ici des avantages et des inconvénients de l'évocation magique, en mettant l'emphase sur les pré-requis nécessaires. Je vais maintenant commenter ces pré-requis l'un après l'autre.

1) des sens astraux (et mentaux) aiguisés. Sans ces sens, le mage serait incapable d'évaluer la véracité de l'entité évoquée, et encore moins de la percevoir sous sa forme astrale lorsqu'elle est dans le triangle.

2) Les outils et ornements magiques. Ils sont obligatoires pour le débutant. Toutefois, le mage ayant maîtrisé un certain royaume pourra alors s'en passer, et l'évocation d'entités provenant de ce royaume seront alors aisées et ne nécessiterons plus de cérémonie. Mais à chaque fois que le mage avance vers un nouveau royaume, les auxiliaires magiques devront à nouveau être utilisés. L'évocation est un processus cyclique de gradation depuis le stade de novice à celui de maître, à celui de novice, etc.

3) La possibilité de créer l'atmosphère appropriée nécessaire à la manifestation de l'entité évoquée. Cela fait référence à la capacité décrite à travers les huit premiers degrés du CVIM, à savoir la condensation des Eléments, des Fluides et des Lumières.

4) Une facilité au voyage mental. Sans la faculté de voyager mentalement jusqu'à la sphère de l'entité à évoquer, une véritable évocation serait impossible. C'est la première étape (après le traçage du cercle, etc.) de la réelle évocation. C'est le moyen qu'a le mage pour 'inviter' l'entité à se manifester dans le triangle magique. De même que, à ce stade, tous mystères concernant le nom véritable, la forme, les pouvoirs et le sigil (sceau) de l'entité se clarifieront.

5) L'autorité mentale. C'est la composante essentielle d'une véritable évocation magique. Par autorité, Bardon ne veut pas dire une banale relation de pouvoir. La vraie autorité magique provient de la maturité intérieure du mage et est rendu manifeste via l'union du mage avec le Divin. La communion et la fusion avec le Divin est, comme je l'ai dit plus haut, plus étroitement liée au Degré Dix du CVIM, mais dès la fin du Huitième Degré, l'étudiant en saura assez pour effectuer ce genre de contact avec le Divin, du moins en saura-t-il assez pour travailler sur l'évocation d'esprits des Eléments.

6) L'action des trois corps. Ceci n'est pas spécifiquement mentionné par Bardon, mais je pense que cela vaut la peine d'être dit. Par l'action des trois corps, je veux dire la faculté de travailler en étant totalement conscient de ses corps mental, astral et physique simultanément. Bardon en parle dans les exercices mentaux du Degré Six lorsqu'il encourage l'étudiant à prendre "conscience de l'action continuelle de l'Être mental via les corps psychique et physique". Il s'agit d'un état élevé de conscience dans lequel chaque mouvement est calculé à l'extrême. Sans cette faculté, les mouvements rituels ne sont guère plus que du théâtre.

Après ce discours sur les pré-requis nécessaires, Bardon mentionne quelques éléments à propos de l'évocation elle-même. Le premier point abordé est la nécessité de planifier totalement le rituel, depuis le type d'encens jusqu'à qu'elle oraison exacte sera employée (si nécessaire). Cette planification doit être présente en mémoire AVANT le rituel, surtout si le magicien souhaite faire une oraison pré-établie, qui ne doit jamais être lue mais qui doit venir du cœur sous peine de n'être pas appréciée.

Bardon fait remarquer qu'il ne doit pas y avoir de pause dans le rituel, pas d'hésitations dues à un oubli de ce qui doit venir après. Une évocation, c'est un peu comme le concerto d'un maestro : il peut y avoir des pauses à l'intérieur de l'œuvre, mais ces pauses sont A DESSEIN, pleines de sens et d'intention. L'évocation va de même, il s'agit également d'un art.

Ensuite, Bardon nous dit que la conversation avec l'esprit évoqué se déroule dans la langue que l'évocateur comprend le mieux. S'il parle plusieurs langues, alors la discussion aura lieu dans celle avec laquelle il pense quotidiennement. Cela ne signifie pas que l'entité évoquée parle ou comprend la langue que l'évocateur emploie. Sur les plans astral et mental, toute communication se déroule au-delà du langage. Il n'y a pas, à proprement parler, de "langage des Anges" au premier sens du terme ; pas de langage fait de mots étranges et imprononçable comme certains aiment à le faire croire.

Comme je l'ai dit, la langue universelle est celle du pur sens. C'est dans la perception de ce sens que le langage humain entre en jeu. En essence, la transcription du sens de base dans le langage de l'évocateur se passe au niveau du subconscient de l'initié. In extenso, les mots prononcés par l'évocateur sont traduit par son subconscient en pur sens. Cette traduction bilatérale se produit spontanément et hors de la volonté de l'initié ou de l'entité évoquée.

Il est possible, grâce à une longue pratique, de laisser de côté la parole et de ne communiquer que par pur sens. Une autre méthode est de converser via des symboles visuels et auditifs, mais elle est moins efficace que les mots ou le pur sens.

Une grosse part de l'art réel de l'évocation a été ensevelie sous la peur et la superstition. Par exemple, Bardon mentionne que, pour le vrai mage, il ne peut y avoir de phénomène de type poltergeist (pas de table qui bouge, pas de miroirs qui se brisent, pas de hurlements dans la nuit). Il ne doit pas y avoir également de poussée d'émotions lors d'une évocation, ni autres sensations physiques extrêmes. De telles choses sont l'œuvre d'un amateur mal préparé, et non d'un véritable mage.

A mage bien préparé contrôle totalement une évocation ou tout autre rituel magique. Le mage doit non seulement se contrôler, mais également contrôler l'entité évoquée d'où, à nouveau, la nécessite absolue de l'entraînement.

Ensuite, Bardon soulève le point de l'efficacité que peut avoir une entité évoquée lorsqu'elle est dirigée par le mage pour accomplir une tâche spécifique. Au début, tout ce qu'un mage pourra accomplir via une entité évoquée relèvera du plan mental. En d'autres termes, l'entité ne pourra affecter que la sphère mentale de l'évocateur ou d'autrui. Avec le temps, l'effet obtenu se manifestera de lui-même sur le plan astral et, finalement, jusqu'au plan physique, mais cette descente se produit de façon naturelle, et n'a pas d'effet direct et immédiat. L'énergie utilisée par l'entité afin d'accomplir la tâche demandée provient généralement du mage lui-même. Elle peut aussi venir de la réserve d'énergie universelle, mais l'accès à cette réserve doit d'abord être autorisé par le mage. Parfois, on peut convaincre une entité évoquée d'utiliser sa propre énergie afin d'accomplir la tâche désignée par le mage, mais cette tâche ne doit pas être complexe. Il est de bien meilleur ton de fournir l'énergie à l'entité évoquée plutôt que de lui demander d'utiliser la sienne pure. C'est comme vous payiez l'essence à quelqu'un qui vous propose d'aller faire un tour. :)

Grâce à une pratique continue ainsi qu'à la maturité grandissante du mage, il lui deviendra possible de surpasser la descente naturelle mental-astral-physique et causer un effet direct dans la sphère astrale. Cela nécessite une plus grande densification de l'énergie fournie à l'entité évoquée. Parallèlement à la projection d'un effet sur le plan astral, une cause correspondante est formée sur le plan mental. Mais là encore, il faudra un certain temps avant que l'effet ne se manifeste naturellement sur le plan physique.

Généralement, le magicien aura plus de facilité à obtenir des effets physiques pour lui-même. Souvenez vous qu'aucune entité évoquée ne peut accomplir une tâche pour le mage que ce dernier ne pourrait faire de lui-même. La seule exception à ceci se produit lorsque le débutant rencontre une entité négative qui tente de l'engager dans un "contrat" qui le parasitera. Mais une telle rencontre n'aura jamais lieu si le mage est correctement préparé. Entre les mains d'un mage bien entraîné, l'art de l'évocation n'est d'aucun danger.

Vers la fin de cette section, Bardon nous reparle de l'influence des étoiles, en disant que, pour le magicien, les considérations astrologiques peuvent constituer un plus non négligeable, mais ne constitue nullement une obligation. C'est tout à fait vrai. Si le mage le juge opportun, il pourra faire coïncider un rituel avec des auspices planétaires favorables, mais l'absence de ces facteurs n'empêche en rien une évocation.

Les influences astrologiques n'affectent que les choses ayant une existence corporelle. C'est un phénomène géocentrique : la position d'une planète sur le plan physique n'a aucune espèce d'importance sur les plans astral ou mental. Si le mage s'attache aux périodes pour son rituel, les caractéristiques physiques du rituel pourront s'en trouver favorisées si les influences astrologiques sont favorables, ou seront handicapées si les influences sont défavorables. Positives ou négatives, ces influences se ressentiront dans la préparation de l'espace physique du rituel, ainsi que dans la facilité avec laquelle les manifestations physiques ou les effets astraux ou mentaux relatifs au corps physique de l'entité se dérouleront. Mais le mage bien entraîné peut facilement outrepasser ces effets.

Bardon conclu en disant qu'une fois le rituel d'évocation terminé, le mage doit raccompagner l'entité évoquée dans son plan natif. Ceci est très rarement mentionné en détail dans d'autres livres traitant d'évocation qui fournissent au pratiquant toute sorte d'exorcismes et d'oraisons insultantes qui servent à menacer l'entité si elle ne retourne pas immédiatement dans son plan. C'est comme si vous mettiez un invité à la porte assez rudement après le café et sans même dire au revoir. Pour quelle raison l'entité reviendrait-elle ou resterait-elle en bons termes ?

L'amabilité est le solvant utilisé par l'évocateur qui dissout toute résistance. L'évocation est semblable au flirt. Cela ne fait pas de mal de raccompagner son "rendez-vous" à la maison. ;-) Ainsi, le mage escortera toujours l'entité évoquée jusqu'à son plan d'origine. Non seulement cela entretient de bonnes relations avec les esprits du royaume exploré, mais cela assure au magicien que l'entité est bien retournée chez elle.

Il est vital que l'évocateur s'assure que l'entité soit partie à la fin du rituel. Le magicien doit, durant la conclusion finale du rituel, détacher complètement son esprit du travail magique qui a été effectué. Bardon évoque ce point dans le CVIM lorsqu'il parle de la création d'un Elémental. Lorsque l'Elémental a été envoyé pour accomplir la tâche qui lui a été confiée, le magicien cesse de penser à lui, libérant ainsi l'Elémental de l'influence du mage. Cette même règle s'applique à tout travail magique : le rituel doit être totalement achevé avant que le magicien ne quitte la surface rituelle. Il faut pour cela complètement détacher ses pensées du rituel, les séparer entièrement pendant un certain temps de sorte que le rituel et ses effets puissent gagner une certaine indépendance. Là encore, l'entraînement est essentiel.

Bien sûr, après le rituel, l'évocateur prendra le temps de noter en détail le récit de l'expérience, et devra ainsi réfléchir sur le déroulement du rituel. Il serait préférable que quelques minutes s'écoulent sans aucune pensée sur le rituel) entre la fin de l'opération et la prise de note, de sorte que la connexion s'estompe quelque peu. Lors de sa prise de note et plus tard, de sa relecture, le magicien devra faire attention à ne pas être trop engagé dans le processus, ce qui pourra réactiver la magie du rituel. Cela pourrait sembler difficile de prime abord, mais un magicien bien entraîné maîtrisera le processus rapidement.

Exemple d'une Evocation Magique :

Ici, Bardon décrit point par point un rituel d'évocation existant. Il ne rentre pas dans les détails et ne décrit qu'une évocation simple, non compliquée. Cependant, il donne admirablement bien au lecteur passif les grandes lignes d'un rituel d'évocation standard.

Comme il le souligne, l'évocateur, dans sa pratique, adaptera ce model basique à ces propres convenances personnelles. Tout ce que je pourrais ajouter en description serait inutile au lecteur passif, et ne serait pas nécessaire au pratiquant confirmé ; je m'abstiendrai donc de toute élaboration sur cette section.

DEUXIEME PARTIE

Hiérarchie :

Dans cette partie, Bardon décrit les divers plans de la hiérarchie planétaire, et dresse une liste conséquente de bon nombre d'entité que l'on peut y rencontrer. Je n'ai rien d'intéressant à ajouter à cette partie, si ce n'est que les descriptions de Bardon sont précises et véridiques. La seule difficulté est qu'il a encodé les noms de beaucoup des entités de cette hiérarchie, tel que je l'ai déjà exposé plus tôt.

Des relations avec les Êtres, les Génii et les Intelligences de toutes Sphères lors d'un Voyage Mental :

Si l'on suit le CVIM, le Voyage Mental vient avant le Voyage Astral. Cela pourrait sembler étrange, compte-tenu de la popularité des présumées " expériences hors du corps " astrales. La raison pour laquelle Bardon a choisi cette organisation est que le voyage astral est plus difficile, plus limitatif et plus dangereux à réaliser. Comme Bardon le fait remarquer, on ne peut pas voyager au-delà du plan terrestre grâce au corps astral, qui est tout simplement trop dense pour exister au sein du plan purement mental.

En essence, un corps doit être de même densité, voire plus léger, que le plan dans lequel il voyage. Par exemple, vous ne pouvez entrer dans la zone entourant la Terre grâce à votre corps physique. De même, vous ne pouvez entrer dans la Sphère de la Lune en portant votre enveloppe terrestre. Par extension, vous pouvez voyager dans la zone terrestre en étant dans votre corps lunaire, mais si vous souhaitez causer un effet direct sur une zone plus basse, vous devez condenser votre corps afin de l'ajuster aux vibrations qui correspondent à cette zone plus basse.

La Talismanie en Magie :

Cette partie couvre des objets de la pratique dont j'ai déjà discuté.

Epilogue :

C'est un bel épilogue pour la PME. J'aimerai conclure par cet extrait :

" Même si seul un petit nombre d'être humains est capable de suivre cet enseignement, le but de mon second ouvrage sera atteint. En effet, mes livres n'appartiennent pas à cette littérature que l'on feuillette seulement et que l'on abandonne ensuite à la poussière des bibliothèques et des recoins d'étagères. Au contraire, ils sont destinés à être un guide et une aide pour ceux qui doivent s'élever dans la Science Hermétique et le Haut Adeptât dans les siècles à venir. Au cours de ces temps futurs, des millions d'êtres humains veilleront sur cet Enseignement, le mettant en pratique afin de promouvoir leur propre développement et s'efforçant assidûment d'atteindre la Perfection. "

TROISIEME PARTIE

Illustrations :

Ici, Bardon dévoile les sigils (sceaux) pour chacune des entités de la hiérarchie qu'il a décrites auparavant. Cela pourrait aider le débutant dans une nouvelle sphère, mais rapidement, le magicien découvrira ces choses à travers ses propres Voyages Mentaux. Dans tous les cas, il est sage de vérifier, lorsque l'on utilise un sceau, qu'il s'agit bien de celui que préfère l'entité à évoquer.

Les sigils que donne Bardon sont assez différents de ceux donnés dans d'autres grimoires. Nombre de ces vieux sigils furent déduits en connectant les divers éléments de carrés planétaires ou d'autres codages, mais les sigils de Bardon ne furent pas obtenus de cette façon. Les siens viennent directement des entités évoquées et sont ainsi la signature même de l'esprit. Elles sont donc bien plus efficaces lors d'une évocation. Cela ne veut pas dire que les sigils obtenues par d'autres moyens soient inefficaces, c'est juste qu'ils sont moins directes et reposent plus sur la visualisation de l'évocateur. La capacité de ces autres sigils est artificielle et alimentée par un usage répété de façon traditionnelle.

Pour la plupart, les sigils de Bardon sont composés de lignes, de courbes et de gribouillis expressifs. Certains des sigils les plus complexes, toutefois, contiennent aussi des chiffres reconnaissables et des lettres. Là encore, il s'agit de marques expressives. Il est à noter que ces sigils (et tout particulièrement celles des êtres les plus élevés) ont transigées via la psyché de Franz Bardon ; l'expression qu'elles portent est donc toute relative et chacun pourrait l'exprimer via des symboles plus adaptés à sa propre psyché.

La majorité des sigils de Bardon sont données en noir et blanc, bien que certaines parmi les plus complexes sont colorées. Ces couleurs correspondent à certaines influences planétaires, Elémentaires ou Fluidiques. Celles données en couleur doivent être reproduites tels quelles sur un support blanc, avec les couleurs des planètes entourant ou surlignant la forme sigilique (décagone = sphère de la Terre ; octogone = sphère de Mercure ; carré = sphère de Jupiter). Les sigils données en noirs devront en fait être tracées dans la couleur appropriée au plan ou à l'Elément de l'entité évoquée. Une autre solution consiste à les tracer en noir sur papier coloré.

Bardon a dressé la liste de seulement une petite minorité des entités que l'on puisse rencontrer. Celles qu'il cite ici sont celles qu'il a contactées lui-même et qui consentirent à ce que leurs sigils soient imprimées pour tout un chacun. Ces entités se sont aussi engagées à regarder favorablement les étudiants sincères de l'œuvre de Franz Bardon. En essence, la première fois que quelqu'un utilise l'un de ces sigils, il travaille sous l'égide de Bardon. En cela, Bardon a fourni à l'évocateur débutant un avantage.

EPILOGUE

Grâce mes commentaires, j'espère avoir pu vous aidez, même modestement, à mieux comprendre le sens de la PME et ce la véritable nature de l'art de l'évocation magique.
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Un compagnon dans l'étude de Franz Bardon

Version originale © 2002 par Rawn Clark

  Version Française © 2003 par Josuah Hutchinson

Préface de L'Auteur

Introduction à Oeuvre

Rawn's Commentaire Sur
LE  CHEMIN  DE  LA  VÉRITABLE  INITIATION  MAGIQUE

Introduction et théorie

PREMIER DEGRÉ     

SECOND DEGRÉ

TROISIÈME DEGRÉ 

QUATRIÈME DEGRÉ

DEGRE CINQ

DEGRE SIX

DEGRE SEPT

DEGRE HUIT

DEGRE NEUF 

DEGRE DIX

Rawn's Commentaire Sur
La Pratique de la Magie Evocatoire

Commentaire

Rawn's Commentaire Sur
LA CLEF DE LA VÉRITABLE KABBALE

Introduction et Theorie

Degre I - V

Degre VI - XII